Mois : octobre 2011

La forêt enchantée

Il est des forêts enchantées, juste à côté de nos maisons. Parfois il faut un peu chercher son chemin pour les atteindre, mais lorsqu’on y arrive, c’est une véritable cure pour l’esprit que de se retrouver dans un tel environnement. On ne partage pas ces endroits avec ses pairs et pour cause; sûrement les souvenirs de chasseurs-cueilleurs survivent dans nos gènes et nous empêchent de divulguer nos espaces favoris. C’est armé de mon seul reflex que souvent je progresse sur les épaisses mousses humides d’une forêt peu connue -du moins je veux le croire-, et proche de chez moi, à l’affût d’images à emporter. Qu’importe si ma carte mémoire est pleine ou vide, tout ce qui est respiré, ressenti et vécu dans ces moments n’est que pur bonheur. Pour peu, on se laisserai porter par les légendes qu’elles soient celtes ou contemporaines, car les forêt enchantées, par leur douceur, nous donnent l’envie d’y croire….

C’est une balance des blancs perturbée par une forêt « enchantée » qui donne cette image, comme quoi l’électronique…

Certes pas comestibles….

Fin de course…

Dernière fleur de saison

Beauté éphémère (par définition de la beauté) de la rosée

C’est si simple

Etre simple…Oui, mais le rester, vaincre la tentation d’une fausse excellence, de vilains gestes, de mauvais choix vestimentaires, uniquement pour paraître. Quelqu’un a écrit « c’est si simple » et il a ajouté »d’aimer »…

A l’époque, j’ai signé immédiatement sans lire les conditions, c’étaient mes folles années. Depuis, j’ai lu et je suis resté simple, même si le contrat n’a pas été entièrement respecté. Aujourd’hui, je baigne dans la simplicité, je me surprends avec mes mains pas très propres sur mes jeans et j’ai même vendu mes huit cuillers en argent, m’a grand-mère m’ayant quitté avant la douzaine! Non,tu vois,d ans cette belle simplicité, ce qui me désole parfois, c’est mon voisin, un bon type, mais que je soupçonne de médisance, soupçons que je cultive pour le bon voisinage. Il chuchote, à qui veut bien l’entendre, que je me complique beaucoup trop la vie. Tu te rends compte! Mais comment lui expliquer la simplicité, lui qui porte au quotidien son fardeau de principes -il est même à cheval dessus-.

Il me parle alors d’habitudes et qu’il ne faut pas tout mélanger. C’est vrai, nous avons tous nos petites habitudes et quelques principes parasites. On ne va pas chercher un appartement à Martigny, avec un t’shirt du FC Bâle, en principe! Le matin, au moment d’ajuster mes chaussures, c’est toujours par la droite que je commence, la même chose avec mon pantalon…Alors, principe ou habitude ?

Il faut respecter son cerveau, c’est tout. Même en rentrant avec les chaussures à la main, ton cerveau, certainement surchargé sait ce qu’il fait. En début de journée, en sortant de ma maison, je me dirige à droite, jamais à gauche, question d’éducation peut-être, et toujours accompagné de mon ombre fidèle. Mon personnage noir est ainsi devant moi; il me guide, on dirait; surtout, il respecte ma philosophie, celle de vivre son présent en regardant l’avenir. Il m’encourage pour un jour de plus et dans la fidélité, on ne fait pas mieux. C’est aussi la raison de mon départ à droite. La nuit, il ne m’abandonne pas, c’est alors mon ombre lunaire, plus discrète, plus pâle, inquiétante même. Mon personnage lunatique va croiser l’ombre du lampadaire qui tourne en comptant les heures et qui rassure un autre voisin invisible derrière son petit rideau.

C’est donc en toute simplicité que ce matin-là, mon chemin s’allonge et que je rencontre cet homme musclé qui agite une machine pétaradante et fumante. Lui, il coupe les ombres; il doit alors déplacer son sac à chaque ombre perdue, pour garder son contenu au frais!

Comme un dernier cri avant de toucher le sol et prouver s’il en est besoin son importance.

Inévitablement, j’arrive où mon ombre va se cacher, sous mes pieds; je veux fuir le zénith et me protéger pour attendre que ma terre tourne un peu et rentrer avec mon compagnon toujours devant…

Je cherche un arbre bien joufflu et évite la dangerosité des rayons.

Je voudrais rêver quelques instants, mais un rêve simple, d’une belle histoire, mon histoire. Je jouerai le premier rôle, avec mon texte, mes lumières, mon décor, un rêve seulement pour moi. J’y mettrai une histoire d’amour, si je veux! La mienne certainement, parce que platonique, où tout est possible… Nos ombres collées sur la route des fonds, deux mains unies sur la terre battue pour rejoindre la cascade et se perdre dans la poussière d’eau coloriée par notre soleil. Enfin, le rêve quoi! simple comme l’auteur, comme le spectateur.

Toujours devant, mon compagnon noir me montre le chemin du retour et je rentre dans ma maison par le nord. Une journée toute simple, mais comment expliquer à mon voisin qui a déjà les épaules cassées par le poids de ses principes.

Je renonce et continue à rêver,c’est plus simple.

Lettre ouverte à Francine John-Calame, Conseillère nationale NE les Verts (les vrais)

En pleine campagne électorale, vous figurez en bonne position sur les listes des Verts respectivement pour le Conseil des Etats et pour le POPVertsSolidaritéS au Conseil national, c’est bien. De fait, vous êtes candidate à votre réelection. Pour être réélue, vous devez donc faire campagne comme vos camarades, quelles que soient leurs couleurs – ce qui est le cas de le dire-. Cette campagne est agrémentée de débats politiques télévisés. A Neuchâtel, c’est un face à face sur Canal Alpha, chaîne régionale jurassienne fort heureusement diffusée localement, qui a motivé ces quelques mots à votre intention, aidé il est vrai, par une météo peu engageante à une activtié extérieure.

Je dois bien reconnaître que je n’ai pas regardé ledit débat jusqu’au bout, tant le concept de cartes et des « joker » est ridicule, sans parler du modérateur principal qui est au journalisme ce que la Trabant est à la voiture non-polluante[1]. L’émission est mauvaise, part dans tout les sens, donne trente secondes à des politiciens souvent amateurs et s’exprimant mal, pour faire passer des idées finalement assez complexes. Bref, il faut être passionné de politique locale ou membre de la famille de l’un des invités pour la regarder jusqu’au bout. Soudainement, dans cet échange pour le moins stérile et auquel je prêtais une oreille distraite, voilà que vous déclarez que « l’adhésion à l’Union Européene, reste une priorité ». Je sors alors de ma torpeur, pose mon journal, augmente le son, pensant avoir rêvé ou simplement mal compris. Mais en regardant bien l’image de mon superbe écran LCD, je constate que je ne suis pas entrain de suivre une archive de la TSR de décembre 1992. Non; malgré votre allure « 70’s » c’est bien vous en 2011, le visage stressé, fixant avec méchanceté le médecin UDC qui vous fait face, et qui pourtant ne représente pas un grand danger, puisqu’il ne fait que peu de doute, qu’il sera renvoyé dans sa clinique privée par la sanction populaire des urnes. Non je n’ai pas rêvé, vous l’avez bien dit, l’adhésion à l’UE fait partie de vos objectifs. Francine, vous permettez que je vous appelle Francine, vous êtes juste en retard de deux guerres, de deux cracks boursiers, de quatre présidentielles françaises, de deux tours jumelles, d’un « printemps arabe » de deux tsumanis, d’une crise de l’Euro et de quatre albums de Britney Spears. L’ Adhésion à l’Union Européene……. Je n’en croyais pas mes oreilles, même pour les partis de gauche, dont on peut facilement imaginer que vous les trouviez probablement trop à droite, il n’est plus question d’y penser. Le contexte international a telllement changé que c’est à se demander à quelle époque vous vivez. Si aujourd’hui (en 2011) les Européens avaient le choix, et ce qui n’est pas le cas, la plupart sortiraient de la communauté européene. Pour exemple, le Royaume-Uni et les pays du nord n’ont pas adhéré à l’Euro et savent bien pourquoi, il ne sont d’ailleurs pas près de le faire. Même les pays les plus pauvres comme la Grèce se demandent sérieusement s’ils ont fait le bon choix et les exemples sont légions dans le sud de l’Europe. Le Parlement européen est une immense machine à vapeur, qui ne fait qu’émettre des réglements que les Etats membres peinent à appliquer, l’exemple de la réglementation de l’endettement des Etats membres est criant, même la France n’y arrive pas. Francine, vous savez très bien qu’à l’heure actuelle, un adhésion de La Suisse à l’UE serait une catasrophe économique pour notre pays, un appauvrissement de la classe moyenne, un démentèlement de notre agriculture et de notre industrie. Vous savez très bien -du moins je l’espère car vos propos permettent d’en douter- que le modèle européen tel qu’il est aujourd’hui ne va pas perdurer et devra muter en profondeur dans sa forme, sous peine de démentèlement pure et simple à moyen terme. En fait, c’est à se demander si vous savez de quoi vous parlez.

Le peuple neuchâtelois, a son lot de politiciens célèbres, mais malheureusment, il en cultive ces dernières années de bien mauvais et de bien maladroits, tout partis confondus. Depuis ce mauvais débat, vous faites désormais partie à mes yeux de ces derniers. Comment vous faire comprendre que vous représentez les intérêts d’un canton et que pour vos électeurs -s’il en reste- l’adhésion à L’UE est bien le cadet de leurs souçis. Nous aspirons entre autres à ce que l’économie de notre région soit forte et perdure, que notre canton se désendette et présente des finances saines pouvant ainsi remplir son rôle d’Etat, nous voulons des moyens de communications et de transports efficaces, des hautes écoles qui s’affirment au niveau national, une qualité de vie supérieure à la moyenne dans un environnement sain, et j’ai presque envie de terminer en ajoutant « Bordel » tant vos propos sont « hors cadre » dans le contexte actuel.

Chère Francine, même si le débat de Canal Alpha, certes insignifiant au niveau national, a bien peu de chance de porter à conséquences, je vous souhaite une sanction électorale, laquelle aura le mérite de renvoyer à votre parti la responsabilité de présenter des candidats qui oeuvre pour une politique responsable orienté vers l’avenir et non pour des idées dépassées. Le monde va vite, il est temps de vous en rendre compte.

Dans l’attente de votre prompt retour aux Planchettes/NE, recevez Francine, l’assurance de ma considération pour le moins quelque peu imparfaite.

Notes

[1] Oui le terme « émission zéro » est plus adapté

Nouveau rédacteur

Petite révolution sur theNostromo.ch. Un deuxième rédacteur partagera désormais l’espace virtuel de ce blog et publiera des billets de son village nommé Finhaut, accroché au le flanc d’une montagne valaisanne. Mais qui est-il ce nouveau rédacteur ? Un proche bien sûr, qui lui ne se cache pas derrière l’anonymat de la grande toile et assume pleinenement son patronyme aux yeux du monde. Expérience de partage d’un espace d’expression si petit mais aux diffusions si grandes qu’on préfère ne pas y penser. Qu’importe, la plume aiguisée, son style me plaît, il a donc toute sa place, alors partageons, car il est temps.

Le non retour

Comme chaque année, aux prémices des grands froids d`hiver, je reviens à l’orée du village prendre mes quartiers. Là où je suis né. J’y retrouve ma maisonnette bien propre et parfois repeinte par deux couches. Le vent froid du nord est bien coupé, la pluie se casse sur son petit toit et la neige venue l’isole naturellement. Aux premiers gels, je me retrouve donc les pattes au sec avec les becquetées abondantes. Même si pour une bonne sélection, nous devrions nous débrouiller avec dame nature, il est tout de même agréable de pouvoir casser la graine à volonté en tout temps. Je partage ce petit espace avec la merlette grisonnante aux yeux déjà tristes et quelques vilains moineaux qui squattent toutes les maisonnettes du village dans une ronde bien organisée. Mauvaise surprise cette année pour mon retour, c’est un abri vide que j’ai trouvé, pas l’ombre d’une petite graine, rien de rien. Que se passe-t-il ? Suis-je en avance ? Pourtant, les cheminées fument, les fenêtres sont embuées et le givre tient bien la branche. De plus, le gros chat noir un peu raciste, le beau tigré très malin et la chatte angora bonne-mère ne sont plus à leur poste à surveiller nos allées et venues de leur œil mi-clos et hypocrite. Signes qui ne tromperaient pas la souris dernière de classe. C’est mon amie la merlette grisonnante aux yeux déjà tristes qui m’informe de la gravité, elle qui ne court plus la forêt pour l’amour, sait tout de l’actualité communale, et de m’apprendre que notre gentille grand-maman propriétaire de l’endroit est partie un jour de cet été.

Ses enfants ont porté de lourds bagages vers une grande voiture et s’en sont allés avec notre nourricière. Le plus grave, me dit la merlette grisonnante aux yeux encore plus tristes, il paraît qu’elle ne reviendra plus chez nous.

Les petits volets restent désormais clos. La neige s’accumule devant la porte fissurée et la pâle lueur de l’ampoule d’angle a disparu, L’endroit est abandonné comme notre maisonnette.

Mon amie, la merlette grisonnante aux yeux définitivement tristes me dit enfin qu’elle ne partira pas et que je pourrais lui rendre visite quand bon me semble. Jai repris mon envol en me promettant une pensée particulière pour Noël à toutes les grands-mamans et touts les grands-papas qui ne pourront malheureusement pas décorer le sapin au fond du salon car, dans les établissements médico-sociaux, tout est bien organisé.

Bien à vous. 02.10.2011

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