On a tous un maître, disait l’autre, c’est inéluctable, c’est ainsi. Alors que nos existences se déroulent plus ou moins bien, plus ou moins vite, chaque jour voit passer quelqu’un ou quelque chose de plus fort que soi ou que ceux qu’on admire. Je me souviens de ces heureuses années qui marquaient la fin de l’adolescence, au début des 90’s, où j’étais plongé corps et âme dans ce rock dit progressif pour les uns, ou largement trop compliqué pour les autres. Un temps où ceux que nous croyions les plus forts sortaient des albums concepts dont la production nous laissaient sans voix et dont on se demandait qu’allaient-ils bien pouvoir faire après de tels Chefs-d’oeuvre. C’est alors qu’arrivaient sur le »marché » d’autres mecs, d’autres groupes, d’autres virtuoses encore plus géniaux et bien sûr bardés d’autres albums soudainement indispensables. Une fois ma tête sortie de l’étroit seau musical dans lequel je l’avais noyée, je me suis vite réveillé comprenant que les plus forts ne sévissaient pas seulement dans la « prog », mais bien dans l’ensemble des choses que l’on perçoit….. ou pas.

Cela dit, après un concert de trois heures et dix minutes de Transatlantic au Z7 l’autre soir, il est clair que les plus forts étaient bel et bien sur scène et que les ineptes pouvaient sévir en toute sécurité dans le reste de notre planète des singes.