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Devant, la Hongrie, la frontière n’est pas très difficile à passer, un douanier feuillette distraitement mon passeport usé, puis m’invite avec le sourire à passer dans son pays. Derrière moi Bors/Roumanie. Ville frontière aux usines abandonnées, aux routes bordées de camions alignés, aux prostituées roms aux regards inquiets, parfois absents, et qui déambulent hagardes sous la lumière du jour jaunie par la poussière. Bors donne envie de passer, c’est d’ailleur sa raison d’être, passer.

Depuis l’Ukraine, chaque passage de frontière donne l’impression de revenir dans un monde meilleur. La Roumanie d’abord. En venant d’Ukraine, on se croirait de retour du pire des mondes. Plus de policiers voleurs, plus de routes défoncées, plus de décharges en feu où d’égouts à ciel ouvert. Bien sûr la campagne roumaine a encore bien du chemin à faire, les régions isolées souffrent du manque d’infrastructures, mais ça avance, contrairement à leurs pauvres, très pauvres voisins de l’est. En Roumanie, on est donc bien loin des premières années post-dictatures, ce n’est plus d’humanitaires que la Roumanie a besoin, mais d’une solide base économique et sociale, de cerveaux et de développement, n’en déplaise aux humanistes improvisés ou amateurs, si fiers de leurs actions « solidaires ».

La Hongrie, vite traversée, m’aura laissé une très bonne impression. Villages et villes ressemblent tout simplement au standard de notre vieille Europe. Plus vraiment de traces des années rouges, mêmes si quelques stigmates persistent ça et là.

De fait, le plus surprennant aura été la facilité des passages frontaliers. C’est à la frontière suisse et grâce à un garde-frontière que j’aurai entendu la fameuse question : « Avez-vous quelque chose à déclarer ? « 

Si le monde est vaste, l’Europe de l’Est est immense. Elle mérite largement plusieurs voyages. Riche de son histoire, elle doit se remettre de cette période calamiteuse de l’après guerre, où les pires erreurs ont été commises. Vastes industries inutiles, villes « modernes » aux quartiers immondes, pollution. Mais si la raison l’emporte, elle pourrait bien devenir une des plus belles régions du monde. Malheureusement il faudra beaucoup de temps, peut-être même quelques générations, car à voir l’Ukraine s’enfoncer, ce n’est de loin, mais alors vraiment de loin, pas gagné.

Pour moi le voyage s’achève sous le soleil autrichien…..

Quelques z’images….

Rom, vendeur de cuivre

Famille roms, au bord de la route

Héritage communiste, mais qui fonctionne encore, faute de mieux

Construction typique rom, maison de pacotille dans un océan de pauvreté, décidément les roms déçoivent jusque chez eux..

Travail aux champs pour les plus pauvres, comme il y a 50 ans

Site industriel à l’abandon près de Bors/Roumanie

Lac Vidraru/Roumanie