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J’aime pas le foot

C’est un véritable handicap de pas aimer le foot sous nos latitudes, surtout lorsqu’on fait partie de la gent masculine. En société, il est presque impossible de pas être confronté à une discussion sur le sujet. Et là, on apparaît soudainement comme un extraterrestre, ou un simple déficient mental même pas au courant du coup franc raté d’hier soir ou de la dernière glissade du capitaine de Chelsea. En temps normal, si on peut habilement éviter le sujet avec ses petits camarades de bureau, le mois qui annonce l’été 2008 va être long, car il sera bien difficile de parler d’autre chose. En plus, et pour mon plus grand malheur, les richissimes décideurs de la planète foot ont choisi mon pays et nos voisins autrichiens pour organiser leur grande fête du ballon rond. Des stars, que dis-je, des Dieux du stade débarquent au bord du lac de Neuchâtel dans leurs cars climatisés. Des milliers de fans les attendent, ça va être la fête nous dit-on dans la Pravda locale. Bon il est vrai que des footballeurs en cravate ça fait sérieux. A côté Tokyo Hotel, sont vraiment des branleurs. Ils ne vendent même pas de billets pour que leurs fans puissent assister à leurs répétitions. Bref, il va falloir creuser profond pour ne pas sentir les relents nauséabonds des fonds d’estomacs de supporters avinés. Un mois entier, un mois à voir, un mois à entendre, un mois à sentir la grande messe du sport le plus populaire de la planète. Que vais-je faire de mon écran 4 1/3 même pas capable de recevoir un signal HD ?

Les hivers sans neige

Dans le coin de pays où j’habite, en hiver il y a toujours de la neige, enfin c’est ce que je croyais. Avec les éternels potes ont se préparaient déjà les sorties en raquettes nocturnes par temps de pleine lune, dans ce froid sec des forêts « du haut ». L’odeur de la « fondue-sous-sapin » (une recette à Minjin) nous picotaient déjà les narines. En plus l’année passée on avait bien vu des flocons tomber mais c’était à la télé, alors on se réjouissait de l’arrivée decet hiver. Bon, les optimistes diront qu’il est bel et bien tombé de la neige en décembre. Mais voilà, la fine couche blanche n’a pas résisté très longtemps, puis elle a disparue et n’est….jamais revenue. Alors les pauvres que nous sommes ont dû skier sur de la glace brunie et de la neige artificielle dans la superbe station de ski à Didier Cuche. Heureusement, en montagne, je veux dire les vraies montagnes, celles qu’on trouve en Valais quoi, il y en avait plein de la neige et la jet-set anglo-saxonne a pu faire la fête comme il se doit dans nos stations où le prix du coca atteint parfois celui du baril de brent, suivant ce qu’on met dedans. Mais qui paie en dollars me direz-vous, plus grand monde. Tout ça pour dire que ça fait la deuxième année où la neige oublie de nous tomber sur le groin dans notre secteur. Non je ne m’inquiète pas, c’est sûrement normal, tout va bien. Je me réjoui déjà de la belle saison, temps des bivouacs en forêt, où l’odeur de la « fondue-sous-sapin » (en fait c’est la seule recette à Minjin) nous picote déjà les yeux, car en été on met une chiée d’ail. J’espère juste qu’on aura assez……..d’eau.

Soirées à thèmes

Qui a dit que la trentaine rendait moins téméraire ? C’est fou comme on a besoin, arrivé à un certain stade de l’existence, de se tourner vers des activités nettement plus sereines que celles que l’on pratiquait dans la décennie précédente. Fini les 3 sorties par semaine, dont la dernière si possible à 100 bornes de chez soi. Les bastringues infernales, les chaussettes perdues entre les sièges d’une bagnole qui n’est pas à toi, les plans foireux, etc… Il y a un moment où se lever le dimanche à 18h avec un énorme mal de cheveux fait moins envie. Alors le trentenaire moyen, cherche à devenir un peu plus épicurien. Problème, ce dernier se doit d’avoir une certaine culture s’il veut profiter pleinement des plaisirs qu’il convoite.

Alors quatre potes se sont promis pour 2008, de faire (si possible) une soirée par mois, où on se retrouve pour ……cuisiner et si possible apprendre à le faire !

Après la soirée « terroir vaudois » en janvier où un magnifique et, ma foi, fort bien réussi papet vaudois avait été englouti par les pioniers, février serait sous les couleurs de l’Italie. La pulpeuse Laura Pausini en fond musical (mais tout au fond hein faut pas déconner) et huile d’olive dans la poêle et c’était parti pour un menu à l’italienne cuisiné par des « pas italiens »

Au menu:

Entrée de charcuterie, olives, tomates séchées

Carpaccio de bœuf

Pâtes bolognaises maison

Saltinboca, gratin d’aubergine, pâtes

Tiramisu

Café

Moustique n’a rien volé,pourtant je vous assure que c’était vraiment bon.

Vivement le mois de mars

Mauritanie 2005 – 2006

Cette fin d’année 2007 a mis sur le devant de la scène médiatique la Mauritanie suite à un tragique fait divers impliquant des touristes. Il se trouve qu’à la même époque en 2005, je me trouvais dans ce pays avec 5 autres amis pour un voyage avec 3 véhicules, qui devait nous conduire sur les pistes de l’Adraar, région magnifique s’il en est. Il faut bien l’admettre, l’arrivée dans ce pays effaça directement toutes les images que j’avais en tête et celle que je me faisais de cette République Islamique. La première nuit sur le territoire Mauritanien, nous l’avons passé à Nouadhibou, dans une sorte de camping en pleine ville, tenu par un mauritanient atypique et entouré d’un mur d’enceinte. Ce mur qui met les occidentaux à l’abri des regards d’une population tellement pauvre qu’elle en gêne la conscience de l’étranger convaincu de ses certitudes de nanti. Repos obligé donc, après une traversée monotone du Sahara occidental. Nouadhibou est une sorte de porte d’entrée dans la misère et nous plonge directement dans la grande pauvreté. Des bâtiments en durs, généralement d’un étage, bordent les principales rues de la ville, elles-mêmes animées par des marchés où règne un désordre local. Un bidonville semble cerner cette cité poussiéreuse. Nouadhibou est une concentration de misère que l’on ne voit que dans les pays très pauvres de cette foutue planète. Je me souviens qu’en cherchant la piste pour atteindre le bord de mer et la ville abandonnée de La Gouira, nous nous sommes perdus dans une énorme décharge où pourrissaient les détritus les plus divers dont des tonnes de poissons. Bien assis dans nos Land Rover, dont l’étancheité légendaire n’a tout simplement pas d’égal, l’odeur insupportable nous envahissait, laissant cette sensation désagréable d’incrustation dans nos narines. Après quelques détours dans ce décor insalubre, nous avons enfin résussi à en sortir pour atteindre La Gouira, ville phantôme au bord de l’océan. Ambiance de fin du monde et vieux canons rouillés qui dorment depuis la fin des années cinquante. Nous avons longé la côte en direction du Cap blanc, au sud. Là, des phoques (moines) de bonnes tailles sont visibles depuis les falaises. Du côté Atlantique, quelques épaves de bateaux pourrissent, mais elles sont bien moins nombreuses que dans la baie de Nouadhibou.

La Gouira, ancienne ville espagnole.

Une des « décharges » de Nouadhibou.

Bidonville de Nouadhibou.

Les détritus ne sont pas que sur terre, à Nouadhibou, une bonne centaine d’épaves de navires gisent le long des plages dans le secteur du port et même plus loin vers la côte. Le site où le fameux train de la SNIM déverse ses milliers de tonnes de minerai impressionne….même de loin.

Ci-dessus le Guadaloupe, échoué depuis 2 ans (à fin 2005). En s’approchant nous avons entendu des chiens de garde sur le pont. On apprendra plus tard que ce navire a encore toute sa cargaison de machines et attends un désensablement qui ne viendra peut-être jamais. En attendant, des gardiens vivent dans ce bateau en permanence.

En sortant de la ville, le décor change. Une route goudronnée relie enfin les deux grandes villes du pays. Après avoir fêté notre nouvelle année dans les dunes de l’Azefal, Nous avons fait un détour par le parc national du Banc d’Arguin. Dans un village typique nous sommes partis à la pêche avec une lanche de bois avec son équipage bien-sûr. Poursuivant notre route vers le sud, nous avons emprunté l’ancien tracé, celui du bord de mer, à l’époque c’était le passage obligé pour l’Afrique de l’ouest.

Puis ce fut Atar et son camping pour voyageurs. Nous avons assisté à l’arrivée de rallye Paris Dakar, ce qui nous a paralysé deux jours durant. Atar était littéralement envahie, les prix pour les étrangers subissant une inflation pour le moins importante, nous avons sagement attendu le départ de cette caravane. Atar est alors redevenue calme et la fièvre des euros facile est retombée.

Chinguetti, Ouadanne, Guelb el Richât. Ces endroits sont magnifiques.

Je garde de la Mauritanie le souvenir d’un pays aux paysages magnifiques, tant dans les régions montagneuses, que dans les vastes plaines de l’Adrar. Les villes concentrent une population pauvre, la plus marquante à mon sens étant Nouadhibou. Malgré un coup d’état survenu trois mois plus tôt, nous n’avons pas vraiment eu de problème avec les autorités. Hormis quelques militaires insistants, les « contrôles » de police sur les routes n’ont pas été très fréquent et nous n’avons pas dû verser un seul euro à ces hommes armés pour passer, ce qui est plutôt bon signe pour ce pays. Pourvu que ça dure.

J’ai volontairement mis des images qui ne sont pas forcément les plus belles dans ce billet sur la Mauritanie. Mais comment passer à côté et ignorer cette grande misère et les souffrances de ces gens. Je ne dis pas que les agressions de touristes sont normales, mais tant que l’extrême misère cotoiera la richesse insolente de notre monde, ces évènements seront inévitables.

D’autres images un peu plus belles et en vrac dans la galerie.

L’année du quinzième

L’année du 15ème

Au risque de passer pour un intégriste du genre, je me dois de parler du prochain projet de Marillion, à savoir l’album 15. Comme pour de précédentes éditions, nos cinq britons sont en pleine composition et récidivent avec leur système de pré commande depuis le site internet de leur maison de disque. En gros, il suffit d’aller , de remplir les trucs et les machins, et hop vous voilà propriétaire d’un album qui n’existe pas encore. Les heureux acheteurs recevront en primeur l’album à la maison ainsi qu’une boite de chocolats à la menthe. Eh oui, comme je vous le disais dans mon billet sur Fish, les ténors de la néo progressive ont des fins de mois difficiles, et payer un producteur digne de son ce nom pour avoir « le » son et en plus un bon studio pour enregistrer, il faut des pépettes en nombre suffisant, ce qu’ils n’ont pas. N’allez pas croire que, comme tout bon groupe de rock qui se respecte, l’essentiel de leurs patates récoltées au fil de tournées interminables et de ventes d’albums, soit passé dans l’achat, somme toute un peu vain, de substances illicites. Que nenni, nos génies de la clef de sol sont du genre sérieux et appliqué. Si Marillion n’a pas de fric, c’est simplement parce qu’ils sont boudé par les radios et autres TV, et la diffusion de leurs albums reste confidentielle. Pour preuve, la seule lecture des playlistes de nos radios locales, nous permet de mesurer pleinement l’étendue du désastre musico-culturel ambiant, mais revenons à l’album 15. Ce futur chef d’œuvre en gestation sortira en août ou septembre 2008, et ce disque sera bien, c’est Marillion qui le dit. Le truc drôle avec la pré commande, est que le nom de l’acheteur figurera dans les crédits de la « version spéciale ». Pour l’album Anoraknophobia, il y en avait…….treize mille.

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