Catégorie : Le billet du moment (Page 2 of 9)

Fin de cycle

La nuit tombe si vite, c’est maintenant l’hiver. A fin décembre, nos heures de lumière valent si chers. L’ambiance de Noël, de fin d’année, de fin de cycle, donnent ce mélange de joie et d’amertume. Et voilà qu’arrive incessamment janvier, ses rigueurs, sa lumière bleutée et ses forêts de branches nues. Il nous laisse entrevoir ces jours plus longs qui reviennent lentement, qu’on attend. Le déclin est terminé, la lumière revient vers le côté chaud du spectre, promesse de douceur et d’un printemps à venir.

2013 s’achève, tant mieux. C’est tout personnel, mais c’est comme un soulagement. Et pourtant, depuis que je m’en rends compte, je n’aime pas me dire que ce temps – si précieux- doit vite passer; mais là oui, j’en ai besoin. Et pour la première fois de ma vie, je ressens la nécessité de me dire que l’année qui va de naître au milieu d’une nuit, va être meilleure.

Elle est terminée, mais 2013 m’aura fait porter bien des fardeaux. Terminée comme l’existence de mon père, de Sam le chat, de ma vie en lisière de forêt, de ma 42ème année. En 2013, j’ai construit une maison, regardé grandir mon fils, presque terminé une restauration mécanique invraisemblable, soigné un disque lombaire, trouvé tant de solutions à tant de problèmes, on s’essouffle en fin de course, mais voilà 2013, c’est presque fini.

A l’aube du premier jour de 2014, je veux croire en une année plus légère.

Aventuriers pas si ordinaires

Il est des gens sur cette terre qui vont au bout de leurs idées, par conviction, par goût, par envie et qui, comble du luxe, n’ont pas peur du vide, ni de se lancer à l’aventure. Parce que c’est précisément bien plus dur de se jeter dans la mare lorsqu’on a tout; de magnifiques enfants heureux et en pleine forme, un job sympa, pleins d’amis qui vous aiment, un break allemand, un iPhone….

J’ai donc un pote sur cette terre, qui avec ses deux enfants et leur mère, ont (presque) tout liquidé pour partir à l’aventure, loin. Mais loin, très loin, genre l’Amérique centrale, et pour longtemps. Deux années exactement.

Soit, cette incroyable motivation a pour trame de fond un projet dit « de coopération ». Bon, il n’est pas religieux -c’eut été une insulte à leur subtile clairvoyance-. J’abonde donc. N’y voyez surtout pas des humanitaires neuneus, partis se soigner eux-mêmes sur le dos des plus malheureux. Non, là c’est laïc, modeste, sérieux, bref utile. Alors, qui de nous oserait le faire ? Pas moi visiblement puisque je reste là. Devant la formidable aventure de cette famille, je suis béat d’admiration, car j’adore l’esprit et admire le courage.

Suivez donc les extraordinaires aventures des henryjaquet.ch et pourquoi pas adhérez à leur projet.

L’organisation pour laquelle s’engage Anouk, la compagne de mon pote, déploie ses efforts dans plusieurs pays, dans un but de coopération et de promotion de paix. Bien qu’à l’origine d’obédience chrétienne, Eirenne Suisse est totalement laïque. Visitez le site pour une information complète. http://www.eirenesuisse.ch/

Les Alliances

Pour survivre, l’homme, dès qu’il fut doué d’un peu de réflexion, a très vite dû établir des stratégies. Parmi celles-ci, se trouvent les alliances. S’allier par nécessité sous-entend une concession contre nature, quelque chose d’obligé, mais qui ne sert que son intérêt. L’alliance; non pas celles que l’on passe autour d’un annulaire, promesse d’une vie de bonheur, quoique… (et si elle était aussi stratégie en l’espèce?)

Mais revenons à ces alliances, celles que l’on convient avec généralement un ou des individus que l’on apprécie que très moyennement et pour un objectif précis mais inatteignable sans eux. Oui la vie est dure et l’alliance a ses effets pervers, contre nature, inavouables, honteux, voir moches.


De nos jours, ou plutôt à notre époque, les plus touchés par ces alliances contre nature sont les gouvernants, hommes d’États, politiciens ou encore monarques, et ils apprennent très vite l’art de l’alliance contre nature, pour atteindre un but quoi qu’il en coûte. En totale contradiction avec notre morale judéo-chrétienne ou même sociale, les alliances se font et se défont au gré des évènements. Reconnaissons à nos politiciens, particulièrement en période électorale, une certaine habilité dans l’usage des alliances contre nature. Encore heureux, me direz-vous que nos énarques cravatés, nés pour conduire le peuple, puissent poignarder -si possible dans le dos- leurs congénères, pour peu qu’ils aient l’outrecuidance de quelques velléités électorales. Paradoxalement, l’alliance contre nature n’a que peu cours dans nos cages d’escaliers. La locataire irascible du 3ème à gauche ne fera jamais schmolitz avec le concierge, même pour gagner un jour de lessive, question d’honneur.

Mais alors la fourberie serait-elle l’apanage des élites ? N’y aurait-il qu’en politique où des amis de trente ans se déchirent pour un trône dans l’hémicycle ? Et bien je vais vous rassurer; les fourberies et les trahisons sont légions à tous les niveaux. Que celui qui n’a pas été victime ou simple témoin d’une belle petite trahison dans sa famille, son club de pétanque ou à son travail, jette la première pierre.

Quel que soit notre niveau social, nous nous apparentons tous, de près ou de loin, à un clan, un côté ou un courant. Les raisons en sont simples. Vivre ou travailler en groupe nous oblige à adopter ces codes d’alliances. Malheureusement ces codes ou règles sont établies par ceux qui dirigent. Nos vies sont rythmées par des cycles, un peu comme ceux que l’on observe dans la nature. Il nous parait donc normal qu’un d’entre nous fomente un putsch pour éjecter celui qui occupe le poste ou la situation désiré, et le remplace si sa stratégie est gagnante.

En cela, c’est précisément le cycle qui est intéressant. Dans tous clans, lorsque la tête tombe et roule aux pieds des prétendants, les servants, amis d’alors, s’entre-déchirent pour la place vacante. C’est exactement ce que vit un parti politique en France en ce moment (UMP). A bien plus petite échelle, cette logique implacable s’applique aussi. Pas besoin de dire à un loup qui il devra frapper le moment venu. Alors si je peux me permettre, il est bien plus agréable d’être spectateur qu’acteur de ces alliances contre nature, car voyez-vous, regarder s’étriper les loups entres eux a quelque chose de ma foi sympathique, voir même jubilatoire pour peu que le perdant du jour était le gagnant d’hier, c’est un peu de Justice dans ce monde de peine.

Fin de service pour le Nostromo

Le ronronnement caractéristique du Nostromo mut par son fabuleux TD5 ne raisonnera plus autour de chez moi. Une page importante de ma vie mécanique se tourne. Voilà presque 10 ans, je faisais une acquisition un peu folle. Un –ou une- superbe Land Rover Defender 110, station wagon, avec l’idée de voyager loin. 10 ans plus tard et une préparation « raid » de base, j’ai fait à peu près tout ce que j’espérais avec cette fabuleuse machine: Tunisie, Maroc, Sahara occidental, Mauritanie, Jordanie, Syrie, Turquie, Grèce, Grande-Bretagne, Écosse, Irlande, France, Ukraine, Pologne, Roumanie, quelque 75’000 km de vacances. Certes pas toujours comme je l’aurais espéré, la vie ne nous laisse pas si facilement réaliser nos rêves dans leur entier, heureusement peut-être.

Le Nostromo va permettre aujourd’hui à d’autres d’accéder à de fabuleux endroits comme seules les 4 roues motrices issues du « Fine British Engineering » permettent de le faire. Bien sûr je ne renonce pas à « l’usage de ce monde », mais je vais désormais le faire différemment.

C’est une époque que je vois s’en aller, en regardant une dernière fois le Nostromo, le cul tourné à son désormais ancien port d’attache. Nos chemins se séparent ici. Toute ma vie je reverrai dans mes souvenirs les pistes magnifiques du Banc d’Arguin, de Grand Erg Oriental, du Wadi-Rum ou du Guelb El Richat. Sa silhouette légendaire et indémodable aux lumières de bivouacs merveilleux. Je me souviendrai de ces nuits magiques à l’abri des éléments et de tant de ciels étoilés, couché sur sa galerie.

Bonne route….

et un petit souvenir animé:

L’ennui visuel

Notre télévision nationale change de logotype. Sachant le sujet sensible, on nous avait un peu prévenu à l’avance dans une campagne d’information, vantant l’indispensable changement à venir. D’habitude, ce genre d’évènement est dû à des « bouleversements internes » opérés par l’entité désirant muer son apparence pour….mieux. Les raisons sont multiples, mais partent généralement du même déclencheur; Le changement de tête(s). Il est bien probable que notre ex-TSR ait encore une fois vécu ce type de « révolution ». La direction nomme une nouvelle équipe de vainqueurs, qui va tout changer pour bien mieux qu’avant. Aux oubliettes les concepts éculés du début de 21ème siècle, une dizaine d’années sont déjà passées et la télévision n’est pas un magasin d’antiquaire. Mais voilà, c’est un exercice difficile de faire comprendre aux réfractaires, la nécessité de changer complètement un visuel. Si le monde du graphisme est d’une fécondité ahurissante, il a néanmoins un gros problème; Son client. Je peine à croire que le nouveau logo de la désormais RTS n’ait pas fait l’objet de moult « ajustements » du client. C’est pourquoi qu’en plus de ressembler un peu trop à celui d’un célèbre fabricant de logiciel, il est raté. Le nom à changé lui aussi, aujourd’hui nous devons dire: RTSun et RTSdeux à la place de TSR1 et TSR2 ! C’est vraiment très fort les gars, bravo. Mais rassurez-vous, ce n’est pas très grave, la Radio Télévision Suisse n’est finalement qu’un tout petit média face aux géants de ce monde. N’empêche que la Fox, la BBC et surtout CNN n’ont jamais modifié leurs logos. Allez savoir pourquoi…..

Il n’y a pas si longtemps, la ville de La Chaux-de-Fonds a une la mauvaise idée de dépenser plein d’argent (CHF 300’000.00) pour changer son « identité visuel ». Hélas, le petit nouveau est tellement moche et ne ressemble tellement à rien que les autorités, sur pression populaire, devront revoir leur copie, avec en sus la mauvaise humeur des édiles. Bon, il est vrai que le logo de La Chaux-de-Fonds illustre plus le côté « je me fous de ta gueule à un prix de fou » que l’illustration figurative d’une ville qui se veut ….moderne.

Dans l’entreprise, qu’elle soit privée ou étatique, les changements de visuels sont légions. Il en est même dont c’est la spécialité. On change de logo tous les cinq ans, histoire de ne pas trop s’ennuyer et accessoirement de dépenser des budgets. Ainsi on permet à une élite de mettre leur touche personnelle à des institutions qui n’ont fondamentalement pas besoin de logo pour fonctionner. L’Etat aime changer le nom de ses services. C’est souvent à l’occasion de l’arrivée de nouveaux chefs que ces mutations se passent. Et hop un nouveau visuel, un nouveau nom pour un service dont la tâche et la raison d’être ne changent pas. Bien sûr tout ça à un prix, mais cela doit être drôlement nécessaire pour que personne ne remette en question ces caprices d’élus.

On se perd dans un monde où les priorités semblent tellement à côté de leurs cibles. D’un côté nous avons compris que nous devons agir d’une manière durable et réfléchie, et d’un autre, des villes endettées consacrent des budgets pour des logos dont tout le monde se fout, à l’exception des ces insupportables élites qui se gaussent de l’image qu’elles veulent laisser à la postérité.

Ajoutons pour terminer, que les grandes entreprises de ce monde, je veux dire celles qui réussissent vraiment ne change que très rarement de visuel. Bizarre non ?

Le Nostromo, lui ne changera pas. Na.

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