La nostalgie est peut être normale à mon âge, ou alors est-ce la déferlante d’archives toujours plus accessible du net qui l’alimente ? Aucune idée, mais j’aime me souvenir et encore plus de retrouver sur la toile des images oubliées depuis longtemps. C’est aussi une manière de porter un regard sur la culture qui a baigné mon adolescence, avec toute la réflexion de l’expérience d’une moitié de vie.

Alors je vais mettre un peu de sens à ces souvenirs et particulièrement ceux qui concernent la musique. L’émotionnel est très lié à la musique, un simple mélodie peut vous faire basculer des années et des années en arrière, à une époque heureuse ou pas. C’est d’ailleurs le fond de commerce d’Alain Morisod!

Très arbitrairement, je vais commencer ce périple dans le passé par l’année 1986, car là, j’ai quinze ans et je découvre, incrédule, le monde. J’aime, je déteste, je commence à comprendre que la suite ne va pas forcément être simple. 1986, c’est un peu l’année où je me suis réveillé. Mais pour l’histoire avec un grand H, 1986 reste une année relativement riche en évènements. Je parle bien sûr de ceux qui m’ont marqué comme la démonstration du savoir-faire russe en matière nucléaire, dans l’usine jusqu’alors inconnue de Tchernobyl en Ukraine, ou encore la navette Challenger qui aussitôt partie vers l’espace est redescendue sur terre sous forme de petits morceaux de métal incandescents, cosmonautes compris. En 1986 le monde est divisé en deux: Les bons et les méchants. Par chance j’étais chez les bons, d’ailleurs ne dit-on pas « l’ennemi est bête il croit que c’est nous l’ennemi, alors que c’est lui » ! Bref, le mur de Berlin et là pour nous rappeler qu’il y a deux mondes dans le monde. Sinon les conflits se portent bien, il y a des guerres dans le Golfe persique, au Liban, en Amérique du sud, en Afrique. Plus légèrement, dans le monde de l’art, c’est des sorties de films au cinéma dont quelques-uns deviendront cultes, c’est aussi des artistes « français » -majeurs ou pas- qui se tuent en moto ou en hélicoptère et Téléphone qui raccroche définitivement. Mais 1986 c’est aussi –et on en a peu parlé- mon camp de ski à Zinal où j’ai personnellement trouvé qu’il faisait beau y être…

Musiques et vidéos

Pas facile de faire une sélection, mais commençons par l' »original soundtrack » du film Rocky IV. C’est un des premiers films que j’ai vu au cinéma, un mercredi après-midi, accompagné d’une adolescente qui, si le monde n’avait pas été injuste, aurait dû se marier avec moi(!) Bref le cinéma avec les filles, c’est l’étape de la vie qu’on n’oublie pas…. Survivor passait en boucle sur Music Box, l’ancêtre de MTV. Le film lui est un navet, mais à l’époque j’avoue que je n’en m’étais pas aperçu

Mister Mister n’a pas fait beaucoup d’albums, même si les musiciens qui composent ce groupe poursuivront des carrières plus ou moins réussies à l’instar de Pat Mastelotto le batteur. Broken Wings restera à jamais en moi.

Toujours la même année, les excellents Van Halen et leur nouveau chanteur me font comprendre qu’il n’y a pas que Michel Sardou qui a de jolies lumières sur scène et que le rock FM attire bien plus les jolies filles….

Les Pet Shop boys arrivent au début 1986 avec West End Girls. La déferlante brit pop ne me laisse pas indifférent, mais ça sera leur seul titre qui me fera vibrer. Très bonne vidéo au demeurant.

Le milieu des années 80 c’est aussi des groupes qui nous ferons rire encore longtemps et qui laisseront un trace caricaturale de la décade. Je me souviens très bien d’Alphaville qui rencontrait un immense succès auprès de mes congénères à l’école. Alphaville était un groupe allemand qui a connu un immense succès et dont les membres devaient prendre beaucoup de drogue. Résultat; une sorte d’électro-pop-kitsch, merci à eux !

Plus sérieusement, en 1986 je découvre Fugazi, le deuxième album de Marillion. C’est la révélation. Quelque chose me correspond si profondément que Marillion reste aujourd’hui un groupe que j’écoute régulièrement, comme vous avez certainement pu vous en apercevoir au travers de mes billets. Pour la petite histoire, je n’ai découvert la vidéo d’Assassing que bien des années plus tard, car en 1986, ça ne passait pas à la TV. Ici nous avons droit à une version « Alternate mix » très intéressante. Je reviendrais plus tard sur ce groupe

La première fois que j’ai vu la vidéo de Rock me Amadeus, je me suis dit que le gars qui avait fait ça était un génie ou un fou. La production de ce titre est extrêmement bien foutue et mérite -pour les amateurs- un écoute sous casque. Pour la petite histoire Falco s’est tué en voiture en 1998 à Madagascar. En Allemagne, un film lui a été consacré. Ce titre a quand-même été classé N°1 aux USA, ce qui est une performance.

En suivant ce lien, vous verrez une superbe version live de Rock me Amadeus avec un philharmonique et Thomas Lang -pour les connaisseurs- à la batterie.

Bon il y a les inévitables « Fab’ five » Duran Duran, qui fort de leur succès planétaire, sortent le finalement assez bon Notorius. Allez hop un extrait, car j’aimais aussi ça.

Pour finir avec la pop, il y avait bien sûr Prince, dont on se moquait de sa voix si aiguë dans Kiss, mais dont je comprendrais que plus tard le génie de cette chanson.

Puis il y a David Bowie, sans qui le monde serait différent j’en suis sûr. En 1986, Absolute Beginners, film musical sort et dont est extrait ce « soundtrack »

Cinéma

Impossible de mettre toutes les vidéos des films que j’ai découvert en 1986, alors je vous renvoie à des liens pour les extraits; Dans le désordre, Highlander que j’avais adoré, ou le génial premier épisode de Retour vers le futur. L’incroyable Kamikaze avec Galabru en fou furieux, et l’affiche de Platoon qui a tellement marqué mon esprit que je me souviens même où elle était placardée dans ma ville d’alors. Bien sûr il y en a eu bien d’autres, mais en 1986, aller au cinéma explosait mon budget…

Dans le genre, Live to tell de Madonna est un tube énorme en 1986, mais le film Comme un chien enragé (At close range) dont est extrait cette chanson vaut le détour.

Voilà pour l’année 1986, bien sûr que j’ai probablement oublié plein de bonnes choses, je vais essayer de me rattraper avec l’année 1987 !