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Transatlantic, encore plus fort

On a tous un maître, disait l’autre, c’est inéluctable, c’est ainsi. Alors que nos existences se déroulent plus ou moins bien, plus ou moins vite, chaque jour voit passer quelqu’un ou quelque chose de plus fort que soi ou que ceux qu’on admire. Je me souviens de ces heureuses années qui marquaient la fin de l’adolescence, au début des 90’s, où j’étais plongé corps et âme dans ce rock dit progressif pour les uns, ou largement trop compliqué pour les autres. Un temps où ceux que nous croyions les plus forts sortaient des albums concepts dont la production nous laissaient sans voix et dont on se demandait qu’allaient-ils bien pouvoir faire après de tels Chefs-d’oeuvre. C’est alors qu’arrivaient sur le »marché » d’autres mecs, d’autres groupes, d’autres virtuoses encore plus géniaux et bien sûr bardés d’autres albums soudainement indispensables. Une fois ma tête sortie de l’étroit seau musical dans lequel je l’avais noyée, je me suis vite réveillé comprenant que les plus forts ne sévissaient pas seulement dans la « prog », mais bien dans l’ensemble des choses que l’on perçoit….. ou pas.

Cela dit, après un concert de trois heures et dix minutes de Transatlantic au Z7 l’autre soir, il est clair que les plus forts étaient bel et bien sur scène et que les ineptes pouvaient sévir en toute sécurité dans le reste de notre planète des singes.

Saga

Dire que ça fait bien depuis mes dix-sept ans que je les connais et jamais je ne les avais vu en concert (ni ailleurs du reste). Un dimanche soir glacial d’avril, j’ai donc vu Saga (ou ce qu’il en reste) au Z7.

Pas de chance, le chanteur original a déposé les plaques il y a peu pour des projets solos et le batteur aussi d’ailleurs, mais juste parce qu’il devait en avoir marre après 30 ans de néo-pop-rock-prog-branches-de-lunettes. Avec 30 spectateurs selon la police, 300 selon les organisateurs et 30’000 selon le type de l’entrée, Saga n’a donc pas provoqué d’émeute à Pratteln. Dommage car nos fringants quinquagénaires sont restés de vrais virtuoses du solo malin mais compliqué et dont seuls les intégristes du genre perçoivent la finesse outrageante du triolet double croche en 7/8ème, mais bien sûr joué à l’envers et à une vitesse proche de la lumière.

En résumé, Saga c’est bien.

Episode de bise

La terrible bise de ce début de mois de mars 2010 nous a fabriqué de biens beaux glaçons ! Avec des pointes à 90km/h la bise a soufflé des tonnes d’eau sur les berges du lac de Neuchâtel, nous offrant ce magnifique spectacle.

Plus d’images dans la galeries « C’est bôò l’hiver »

Le Pactole

C’est l’histoire d’un petit village accroché à la montagne dans la vallée du Trient, dans le magnifique canton du Valais. Du haut de ses 1200 mètres d’altitude, il regarde passer le temps depuis le 12ème siècle, date à laquelle on trouve une trace de vie « permanente ». A Finhaut, c’est comme ça que se nomme ce village, Il paraît qu’on y respire de l’air un peu meilleur qu’ailleurs. C’est grâce à cet or invisible et aussi à la proximité de glaciers magnifiques, que ce village découvrit les joies de l’expansion économique grâce entre autres, à la manne inespérée de quelques Lords anglais, inventeur du tourisme contemporain, qui affluèrent en nombre à la fin du 19ème siècle. Nos Grands-bretons d’alors, probablement fatigués de l’immensité l’Empire britannique de l’époque, venaient se ressourcer en masse en puisant à plein poumons l’air frais et gratuit de Finhaut, les purifiants ainsi des cigares cubains ou de l’opium chinois. Entre 1860 et 1911, on construit quelque 23 hôtels, dont certains très luxueux, dans ce village alors habité par 450 fignolins.

En 1925, les Chemins de Fer Fédéraux font construire un barrage nommé Barberine, nom de la rivière qui va le remplir, permettant aux trains de Suisse-romande de se passer du charbon. En 1955, dans la même vallée, on édifie un nouveau barrage dit du Vieux-Emosson. Puis, entre 1967 et 1973 on construit un peu plus en aval, un nouveau barrage bien plus grand qui va noyer la petite vallée d’Emosson et son hameau, ainsi que ponctuellement l’ancien barrage de Barberine. C’est le barrage d’Emosson.

Pour Finhaut et la vallée du Trient, ces ouvrages gigantesques sont un peu le Jackpot en terme de revenus, car la manne touristique s’était entre temps quelque peu tarie. C’est précisément du jackpot hydraulique dont je vais vous parler.

Tout les 25 ou 30 ans, on (re)négocie la concession d’exploitation du barrage d’Emosson. Finhaut, village comptant actuellement 350 habitants, pourrait recevoir pour ce renouvellement jusqu’à 100 millions de francs. Vous avez bien lu 100 millions de francs.

Mais que faire d’un tel pactole ? Finhaut a déjà toute les infrastructures imaginables dont une piscine couverte, une salle d’exposition, de sport, des hôtels, des bistrots, des restaurants, une belle route d’accès. Dès lors, on imagine facilement la galère pour ce conseil communal qui doit réflechir à la solution idéale pour dépenser le plus intelligement possible cet immense paquet de pognon qui tombe sans même qu’on l’ait demandé. Sacrée législature!

Eh bien les autorités de Finhaut ont eu une idée toute valaisanne. Ils vont (re)lancer le tourisme local en proposant à leurs citoyens d’investir l’argent de la concession dans un complexe hôtelier comprenant 60 chambres et centre thermal. Le tout devisé à 100 millions précisément ! Allez, ajoutons que, et le détail m’amuse, ce projet de centre thermal émane de la société de Christian Constantin, le magniat de l’immobilier valaisan et accessoirement Président emblématique du FC Sion. On peut comprendre que les autorités fignolaises, démunies devant un tel paquet de billets se retournent confiante vers un ponte de l’immobilier, habitué à brasser des millions, qui va leur concocter un projet digne ce qui se fait de mieux en matière immobilière valaisan. Car si 100 millions de francs cash tombe en Valais, il est presque normal que se soit dans les poches de Constantin. Mais je m’égare.

Imaginons que les habitants de Finhaut fassent preuve d’une intelligence fine et se refuse à un projet aussi gargentuesque qu’inutile et qu’ils imaginent une tout autre solution. Voyons une autre piste.

Que faire avec 100 millions de francs lorsqu’on a déjà presque tout. Et bien avec une telle somme, Finhaut pourrait tout simplement devenir le premier village au monde ayant un impact zéro sur l’environnement, ceci en terme de pollution quelle qu’elle soit. Imaginons que cette somme d’argent incroyable serve à assainir tout les bâtiments et habitations du village aux normes les plus élevées en matière d’économie d’énergie et d’isolation. Façades, fenêtres, toitures, systèmes de chauffage, on change tout et avec des matériaux neutres et renouvelables. Plus une seule goutte de mazout ne serait utilisée pour chauffer les demeures des fignolais habituées au froid mordant des hivers alpins. Et pourquoi pas la construction d’une centrale de chauffage à distance utilisant des énergie renouvelables. L’installation de panneaux solaires et photovoltaïques sur les toits des maisons produiraient en été autant de l’énergie pour l’eau chaude sanitaire que de l’électricité revendue dans le réseau et ceci pour chaque construction. Quelle ironie du sort, grâce à l’argent de l’énergie hydraulique, un village vivrait en avance sur son temps et se paierait le luxe de revendre de l’électricité verte à son fournisseur. Pourquoi Finhaut ne deviendrait-il pas responsable et en avance sur son temps. Pourquoi Finhaut ne comprendrait-il par que le tourisme ce n’est pas seulement des hôtels de luxe et des centres thermaux dont le Valais ne sais plus que faire. Devenir une vitrine technologique pour l’habitat de demain, repenser la vie villageoise par le partage des ressources naturelles dans le respect de chacun. Devenir un exemple aux yeux du reste du pays et pourquoi pas du monde n’est-il pas la meilleure carte de visite possible ? Une nouvelle forme de tourisme ferait alors son apparition. Un tourisme de personnes respectueuses de leur environnement qui ont le désir de changer leur habitat en évitant les erreurs du passé. Souvenons-nous des 23 hôtels du début du 20ème siècle. Gageons que les fignolais ne répèterons pas l’histoire, qui a laissé des bâtiments vides et disproportionnés en regard de la taille du village.

Bien sûr vous me direz que ce n’est pas à la communauté de payer des assainissements aux propriétaires. Eh bien oui, faisons cet investissement. C’est un challenge inédit et historique. Il ne s’agit pas d’enrichir les uns ou les autres, mais bien de tenter une expérience unique. Pour les locataires le bénéfice de ces investissements massifs se feraient sentir sur le coup des charges et même des loyers. Une fondation pourrait gérer les fonds alloués aux propriétaires qui en contre partie devraient accepter que les investissements consentis dans leurs demeures servent de vitrines technologiques. Finhaut deviendrait alors unique au monde, un endroit où le cadre de vie serait le plus sain et probablement le plus agréable.

Finhaut et les autres villages de la vallée du Trient ont une chance incroyable; Dans quelques temps. des moyens financiers démesurés vont venir remplir les caisses de leurs différentes communes. Si ces dernières n’oublient pas qu’elles doivent assurer à leurs administrés un cadre de vie répondant au mieux à leurs besoins, elles ont alors la chance unique de changer quelque chose, d’être innovantes et en avance. Espérons qu’elles sauront le faire.

Quoi de neuf docteur ?

Après quelques mois d’errance, je me prépare à passer quelques jours dans un hôpital. Rien de bien grave, mon angoisse, ou plutôt ma crainte se situant plus dans le risque élevé de l’ennui sévère que dans celui de la santé. Que faire lorsque on est obligé de rester alité dans une chambre commune, sachant que très vraisemblablement le sommeil ne risque pas d’être mon meilleur allié. C’est donc l’occasion de me concocter un programme de derrière les fagots et de recharger mon Ipod.

D’abord, il va falloir que j’apprenne par coeur le nouveau Transatlantic. Datant de fin 2009, je ne me suis pas vraiment encore plongé dedans, malgré plusieurs écoutes. Les quatre débiles réunis à l’occasion de « The Whirlwind » battent le record de la plus longue pièce, puisque le morceaux ou la « pièce musicale » comme on dit dans le milieu, ben c’est l’album (77:56) lui-même divisé en douze parties…..(heuuu vous suivez ?) Bref, c’est comme un steak texan, t’en a pour ton argent, mais c’est parfois difficile à finir. Ceci dit nos quatre génies font une tournée qui va passer par le Z7 en mai 2010. Y’a plus qu’à !

J’ai récemment découvert Riverside, un excellent groupe qui nous vient de Pologne. « Anno Domini High Definition » (2009) a l’air vraiment bien. Pour jauger le style je vous suggère le court mais très bon 02 Panic room extrait de « Rapid eye mouvement » (2007), la vidéo là. Nos quatre polaks sont des petits génies. Bon, pour avoir fait la première partie de la tournée européenne de Dream Theather faut pas être des glands et en plus ça fait drôlement joli dans le curriculum.

En ce moment je dois bien admettre que j’écoute un peu trop de Porcupine Tree, ce qui altère ma légendaire impartialité. The Incident fait partie des socles de ma bibliothèque. Cet album est génial mais moins accessible que certains comme In Abstensia, que je recommande d’ailleurs aux novices du genre.

Largement moins populaire que Maria Carrey qui soit dit en passant est à la pop ce que la vrillette est au mobilier Louis XVI, moins populaire disais-je, mais largement plus intéressant, il faudra aussi je me plonge dans Frost, qui c’est décidé, n’aura plus de secret pour moi d’ici deux semaines. Frost c’est de la néo-prog britannique composé par de brillants musicos issus de IQ et Arena. Ces grands inconnus distillent des essais musicaux comme je les aime, c’est à dire sans glace. Prenez le temps d’aller écouter Black light machine, merci pour eux.

J’allais oublier (je perds la boule ma parole), Less in more, l’album accoustique de Marillion. J’évite les commentaires sur eux, j’suis pas crédible.

Dans la vaste mémoire de mon walkman de l’an 2000, se trouve d’autres choses parfois plus inavouables, comme DM, The Smith, Latin Quarter, Katatonia, Eloy, Opteh, sans compter les trucs franchement inavouables genre de quand-j’étais-ados…. Ajoutons à cela au moins deux bouquins, dont celui de Carla Del Ponte qui balance grave et le temps ne devrait pas s’écouler trop lentement. Sans être superstitieux, j’ai quand même promis de ne plus jamais me moquer du statut des médecins et de soutenir cette profession, car eux aussi ont droit à leur Range Rover Sport TDv8 et de leur club de golf…..sans blague.

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