Moi qui me lamentais, il y a presque une année sur ce blog de l’absence d’or blanc dans ma région, on peut raisonnablement parler d’un clair désaveu de la puissante nature qui nous régit. Il semble néanmoins que nos dirigeants élus avaient la même impression que moi concernant nos hivers sans neige. Notre région habituée à de sérieuses précipitations neigeuses dans le passé est plus qu’équipée en chasse-neige et autres fraiseuses, pour faire face à l’arrivée des flocons. Même lorsqu’il tombait 50cm de poudreuse en une nuit, se déplacer à pieds, en bagnole ou en train, ne posait pas de problème particulier. Les »gens du haut [1] n’avaient jamais, à ma connaissance, été paralysé par des précipitations, fussent-t-elles sévères. Mais voilà, le bon peuple neuchâtelois a choisi, voici quatre ans, d’élire un Conseiller d’État de couleur verte. Notre green rocket fut propulsée à la tête du département en charge de l’aménagement du territoire. Fernand Cuche c’est un peu notre Daniel Cohn-Bendit à nous, un authentique Neuneu-caviar-en-velour-côtelé[2] pur jus, vert convaincu, agriculteur et cravatophobe. Si ce dernier point peu paraître futile, j’aimerai ici préciser, sans passer pour un relookeur à deux balles, qu’une cravate de couleur « visible » avec des petits canards jaunes par exemple, aurait permis aux téléspectateurs d’éviter de se concentrer sur les échecs successifs et visibles du dentiste de l’intéressé[3] . Si son bilan politique peut aisément être comparé à rien ou presque, on se souvient de ses premières décisions « en vert et contre tous ». Elles consistèrent entre autres d’économiser sur le déneigement. Comme il le disait si bien, « lors de conditions difficiles les gens n’ont qu’à prendre le train« [4] . Bon là évidemment les hivers du moment n’étaient pas très neigeux. Nous mettrons donc cette première idée sur le compte du courage politique. Moult décisions bien plus drôles émanèrent de notre surdoué du développement durable, comme l’interdiction d’une course automobile (ça pollue c’est vrai), de sérieux bâtons dans les roues pour les courses de VTT en forêt (ça pollue c’est vrai), de la protection du Tetrao urogallus ou Grand coq de bruyère, par l’interdiction de promenade en forêt des têtes pleine d’eau en jaune fluo qui courent partout, (ça pollue c’est vrai). Bref d’importantes décisions dignes d’un vrai Homme d’État, qui ont laissé béat d’admiration les chevelus à lunettes rondes et sandales en chaussettes de la première heure. Pour ceux qui ne connaissent pas le canton de Neuchâtel, la dette de cette petite république helvétique de 170’000 habitants se monte à la rondelette somme d’environ un milliard deux cent millions. N’importe quel politicien béotien fût-il en échec scolaire, comprendrait aisément que les mesures susdécrites étaient indispensables.
Mais revenons à nos flocons.
Le mois de décembre fut froid, très froid et neigeux. A à peine 4 mois des élections c’est con. Le calendrier électoral joue parfois des tours à ces taquins de politiciens. Évidemment, les mesures prises par cet amateur de Tetrao urogallus, allait provoquer quelques problèmes aux gentils citoyens électeurs; Routes fermées, circulation rendue « extrêmement » difficile, cassage de squelette de nos aînés en série, accident de circulation, camions bloqués, trains annulés, bref que du bonheur en blanc.[5]
Littéralement incendié par la population dans la presse (Si si les Pravdas locales ont osé critiquer), dans des forums internet et sur la radio locale, Fernand l’extraterrestre a réagi et s’en est allé à la TV locale[6] pour « communiquer« .
Autant le dire tout de suite, il n’y avait pas vraiment de quoi s’écrouler de rire. Fernand Cuche n’étant pas vraiment un comique contrairement à ses actions qui pourraient le présupposer. Je n’ironiserai pas en précisant que c’est avec son sourire avantageux[7], que le Chef du département incriminé a fait comprendre aux téléspectateurs qu’ils avaient fait (lui et ses services) ce qu’ils pouvaient avec ce qu’ils avaient. Pour la petite histoire le mea culpa de Fernand 1er consistera à relever de pâles défauts de communication de ses services et du manque de lampes clignotantes pour prévenir les gens que c’était un peu le bordel dans le virage suivant. Il précisait, qu’il était serein face aux critiques, ce dont nous nous réjouissons pour lui. En gros, tout le monde le déteste et il s’asseye dessus.
Le « gentil-journaliste-qui-pose-jamais-de-question-qui-font-rien-qu’à-embêter »[8], dans une démonstration ahurissante de lèche-bottes, dont même Michel Drucker dirait de lui « putain il est fort« , a osé faire remarquer à notre élite verte, la féerie des paysages enneigés des Montagnes neuchâteloises faisant « le bonheur des habitants qui peuvent ainsi profiter des joies de la raquette ». Bon ça sentait un peu la question préparée, mais là, le Grand Fernand, d’un détachement convainquant, acquiesçant à la remarque du fébrile…..heu comment dire… journaliste(?), ajouta, avec un rictus certes un peu moqueur[9], qu’il avait créé une commission, chargée d’une réflexion visant à gérer et réglementer l’usage de la raquette afin de protéger la faune (….)
Ce type est un génie, une exception culturelle, un messie, un vert quoi.
Si le peuple donne ses voix à la réélection de l’idole de la génération verte-et-bouche-bée, c’est vraiment que ce canton le mérite.
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