Catégorie : Carnets de voyages 2011 (Page 2 of 2)

Sur la route de Kiev, suite et fin

Pas si facile l’Ukraine. Mon arrivée à L’Viv avec mon Defender m’avait déjà valu la curiosité intéressée de la police de la route ukrainienne si réputée, que je redoutais la route qui m’attendait pour Kiev. J’avais raison. A chaque contrôle je me suis fait racketter. Heureusement, pas un seul de ces ripoux ne parle une autre langue que l’ukrainien, heureusement car souvent, las de ne pas se faire comprendre, ils laissent partir leurs victimes. Ayant pratiqué l’Afrique à plusieurs reprises, je ne peux pas dire que je n’ai pas l’habitude de ce genre de désagréments. J’ai presque toujours adopté l’attitude qui consiste à ne rien payer quitte à attendre deux heures à un barrage. En Afrique, ils se lassent vite, mais en Ukraine, ils deviennent vite menaçant. Afin de m’éviter des problèmes, j’ai revu mon trip en Ukraine, car après un rapide calcul, si je continuais mon chemin et en comptant l‘aller-retour, c’est pas moins de 1’500 km à la merci de ces voleurs qui m’attendaient, de quoi me faire des soucis une quinzaine de fois au minimum. Changement de programme donc, je quitte ce pays le plus vite possible et par les petites routes car il semble que la police en est absente, quoi que. Direction Sirat en Roumanie. Je réarticule mon dispositif comme disent les élus, vers un pays moins pourri. Dommage car je n’étais qu’à 300 km de mon but, à savoir Pripyat. Je reviendrai en avion, j’aurai ainsi bien moins d’ennuis….

Il n’empêche que ma visite de L’Viv m’a révélé que ce pays en piteux état semble vouloir avancer. Mais dans les faits, les vieilles habitudes sont bien là. La jeunesse a juste envie d’exploser, mais l’environnement ne s’y prête pas. Tout est délabré, ancien, pire même le neuf sent déjà le vieux. Mais le pire c’est la campagne, elle a 50 ans de retard. Des villages aux ruelles de terre poussiéreuses, des milliers de chiens errants, de petites maisons de bois chauffées au charbon, des kolkhoses de l’époque soviétique encore en activité et que l’on confondrait avec des usines abandonnées au milieu d’étendues de champs de blé, tant leur état est en ruine. Hormis une route principale reliant L’Viv à Kiev plus ou moins neuve, le réseau routier est dans le même état que celui de la Côte d’Ivoire et la police y est identiquement corrompue. Pas besoin d’aller à Pripyat pour photographier des ruines, il y en a partout. Bien sûr, les filles sont jolies, mais au-delà du cliché, cela suffira-t-il à faire démarrer ce pays. Un avenir lié à la prostitution ? Au crime organisé ? D’obscurs riches nantis se pavanent au milieu de pauvres gens qui circulent en charrettes. Pour peu, on se croirait en Inde tant les différence sont criantes. Pauvre Ukraine, dont la population décimée par les nombreuses guerres et une catastrophe nucléaire, a comme seul espoir l’arrivée de milliers de supporters enivrés, avides de matchs et de prostituées pas trop chères pour un Eurofoot, qui promet l’entrée de capitaux dans les poches des plus corrompus. La tâche est immense pour ceux qui y croient. Je quitte donc l’Ukraine avec un sentiment de tristesse pour ces gens, dont l’avenir n’a pas l’air de leur promettre une météo clémente.

Largement compréhensible aussi, le désintérêt croissant de la population pour la politique, à voir les affiches des candidats dont l’expression donne la fâcheuse impression que seule l’envie de se remplir les poches compte. Les Ukrainiens, aujourd’hui libres de leurs mouvements, aspirent simplement à vivre pour eux, Qu’importe l’état du pays, ce qui compte c’est soi-même et les siens,

Après tout ça, j’en suis finalement venu à me dire que si j’étais Ukrainien, je partirai.

Quelques images de la route menant à la frontière roumaine.

Eglise

Cimetière et poteaux électriques…

Lac dans la région frontalière des Carpates (Ukraine)

Immeuble adminsitratif

Eglise…

Uns des classiques de l’Ukraine

L’Viv, Ukraine

Après un passage de frontière sans trop de problèmes (seulement 2 heures), me voilà donc en Ukraine. Le changement est tout de même brutal avec la Pologne. Le niveau de vie est nettement inférieur. Des signes assez visibles ne trompent d’ailleurs pas, comme les chevaux qui tirent des charettes surchargées, des habitations en ruine mais habitées…., des routes si mauvaises qu’elles en sont dangereuses, des infrastructures complètement délabrées. Mais visiblement, la vraie plaie en Ukraine c’est la police de la route, corrompue et malheureusement présente partout, elle pratique le sport national; le racket. Pour l’instant je m’en suis pas trop mal sorti. On verra la suite.

Me voilà donc à L’Viv. Cette superbe ville, contient de nombreux monuments et un centre pédestre où il fait bon se promener. Des ruelles pavées regorgent de petits restaurants et autres bistrots où règne une super ambiance nocturne et d’innombrables jolies filles aux tenues kitch.

Cette ville va sans doute devenir un haut lieu du tourisme en Ukraine, car tout s’y prête. Un aéroport tout neuf vient d’être construit. Dès que des compagnies « low coast » s’y intéresseront, il y a fort à parier qu’on viendra faire la fête à L’Viv de loin à la ronde ! Investisseurs à vos marques…

Derrière l’Hôtel de ville

Place Rynok

Immeubles…

Przemysl, Pologne

La seule ville que j’aurai visité dans ce pays est Przemysl. Une histoire plutôt tumultueuse, en raison des nombreuses guerres qui se sont déroulées ici. La ville se remet gentiment de la domination des régimes communistes et s’occidentalise assez bien. Les magnifiques immeubles laissés sans entretien durant des décennies atteste de ce passé réçent.

C’est la dernière ville avant l’Ukraine, et de l’autre côté de la frontière, et là c’est une autre histoire.

Bivouac polonais

La Pologne n’étant certes pas le but de ces vacances, je l’ai traversé, sans encombre, sans même voir le moindre douanier. De fait, la frontière à Gorlitz/Allemange est inexistante dans le sens Allemagne-Pologne.

Une autoroute toute neuve traverse presque tout le pays en direction de l’Ukraine. Mais à 200 km de la frontière, finito ! Une route nationale super dangereuse, bordée de maisons, de garages automobiles, de champs cultivés et de restaurants routiers, remplace le confort monotone des autoroutes par un subtil mélange d’odeur de campagne, de gaz d’échappement et de feux de prairie. Vers la frontière Ukrainienne, avant la ville de Przemysl/Pologne, je suis sorti de la route de campagne pour un bivouac au bord de l’eau.

Dresden, Allemagne

La première vraie étape de ces vacances 2011 aura été Dresde en Allemagne. Dresde la nouvelle ville, celle qui s’est reconstruite après le terrible bombardement britannique survenu dans la nuit du 13 au 14 février 1945. Inutile pour les uns, (il n’y avait aucun objectif militaire à Dresde), ultime coup de massue sur le régime nazi pour les autres, les 25’000 civils qui perdirent la vie cette nuit-là dans la fournaise de Dresde ne peuvent hélas plus dire ce qu’ils pensent de la stratégie du « Bomber Command » de l’époque. Mais on peut toutefois dire que les bombes au phosphores, ont ma foi, une certaine efficacité, surtout quant on en balance 7000 tonnes. L’Anglais est vengeur c‘est vrai, les marins du Bismarck en savant quelque chose.

Comme un malheur n’arrive jamais seul, Dresde fut à l’est du mur, pendant 40 ans. Pas de chance tout de même, Dresde pour sa reconstruction vit arriver une armée d’architectes, tendance Leonid Brejnev, pour renaître de ses cendres. Les communistes, appelons-les comme ça, ont donc directement construit une nouvelle ville un peu à côté de l‘originale et qui porte le nom un peu commun de Neustadt. Nos bâtisseurs rouges se sont alors surtout focalisés sur la nouvelle ville à construire sur de pratiques modèles soviétiques tellement seyant pour celle qu‘on appelait la Florence de l‘Elbe. Ce faisant ils ont quelque peu « oublié » l’Altstadt, comprenez la vieille ville, celle dont les cendres fumaient encore.

En 1992, soit 47 ans après les bombardements et trois ans après la chute du mur et des cocos qui l‘avaient construit, je m’en suis allé à Dresde. Du haut de mes 21 ans, je voulais voir ce que l’Est était alors en vrai, et surtout ce qu’il en restait. Je dois dire que je n’avais pas été déçu; la vieille ville de Dresde avait son centre historique toujours démoli ! Certains édifices ont été reconstruits sous le régime soviétique, enfin disons lentement. Mais sous l’impulsion de la réunification allemande, un vaste projet de rénovation débutait et promettait une restauration complète et à l’identique des principaux édifices de la ville. C’est du moins ce que proclamaient d’immenses panneaux, à l’attention du visiteur que j’étais.

Et bien on peut dire ce qu’on veut, mais là, ils ont tenu promesse. Dresde est la ville qui a vu le plus de monuments restaurés ces 20 dernières années.

En ce mois de septembre 2011, date de ma visite, les édifices de Dresde sont «presque» tous terminés, et ils sont magnifiques. Si vous passez par là, prenez le temps d’un café sur une terrasse surplombant l’Elbe, promenez-vous dans les jardins du Palais royal, ou sur la place de la Frauenkirche, la ville respire, elle est en paix et veut croire, comme moi, qu’elle ne brûlera plus.

Le palais Zwinger

Frauenkirche ou Notre Dame si vous préférez…

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