Catégorie : Carnets de voyages 2011 (Page 1 of 2)

Retour en pays riches

Devant, la Hongrie, la frontière n’est pas très difficile à passer, un douanier feuillette distraitement mon passeport usé, puis m’invite avec le sourire à passer dans son pays. Derrière moi Bors/Roumanie. Ville frontière aux usines abandonnées, aux routes bordées de camions alignés, aux prostituées roms aux regards inquiets, parfois absents, et qui déambulent hagardes sous la lumière du jour jaunie par la poussière. Bors donne envie de passer, c’est d’ailleur sa raison d’être, passer.

Depuis l’Ukraine, chaque passage de frontière donne l’impression de revenir dans un monde meilleur. La Roumanie d’abord. En venant d’Ukraine, on se croirait de retour du pire des mondes. Plus de policiers voleurs, plus de routes défoncées, plus de décharges en feu où d’égouts à ciel ouvert. Bien sûr la campagne roumaine a encore bien du chemin à faire, les régions isolées souffrent du manque d’infrastructures, mais ça avance, contrairement à leurs pauvres, très pauvres voisins de l’est. En Roumanie, on est donc bien loin des premières années post-dictatures, ce n’est plus d’humanitaires que la Roumanie a besoin, mais d’une solide base économique et sociale, de cerveaux et de développement, n’en déplaise aux humanistes improvisés ou amateurs, si fiers de leurs actions « solidaires ».

La Hongrie, vite traversée, m’aura laissé une très bonne impression. Villages et villes ressemblent tout simplement au standard de notre vieille Europe. Plus vraiment de traces des années rouges, mêmes si quelques stigmates persistent ça et là.

De fait, le plus surprennant aura été la facilité des passages frontaliers. C’est à la frontière suisse et grâce à un garde-frontière que j’aurai entendu la fameuse question : « Avez-vous quelque chose à déclarer ? « 

Si le monde est vaste, l’Europe de l’Est est immense. Elle mérite largement plusieurs voyages. Riche de son histoire, elle doit se remettre de cette période calamiteuse de l’après guerre, où les pires erreurs ont été commises. Vastes industries inutiles, villes « modernes » aux quartiers immondes, pollution. Mais si la raison l’emporte, elle pourrait bien devenir une des plus belles régions du monde. Malheureusement il faudra beaucoup de temps, peut-être même quelques générations, car à voir l’Ukraine s’enfoncer, ce n’est de loin, mais alors vraiment de loin, pas gagné.

Pour moi le voyage s’achève sous le soleil autrichien…..

Quelques z’images….

Rom, vendeur de cuivre

Famille roms, au bord de la route

Héritage communiste, mais qui fonctionne encore, faute de mieux

Construction typique rom, maison de pacotille dans un océan de pauvreté, décidément les roms déçoivent jusque chez eux..

Travail aux champs pour les plus pauvres, comme il y a 50 ans

Site industriel à l’abandon près de Bors/Roumanie

Lac Vidraru/Roumanie

L’héritage d’un fou

Alors qu’il régnait sans partage, Nicolae Ceausescu ne s’est pas contenté de ruiner son pays, massacrer et affamer sa population ainsi que de polluer une bonne partie de son environnement, il a aussi entrepris de titanesques travaux, probablement pour épater ses copains lors de sorties de l’Amicale des Tyrans en Activités.

Un bon exemple des délires de l’intéressé est le Palais du Parlement à Bucarest, d’abord appelé « maison du peuple », il deviendra par la suite Palais du Parlement. Peuple qui, ironie de l’histoire, va liquider le délirant cravaté et Madame en fourrure, un jour de décembre 1989 – mais était-ce vraiment le peuple ?- Bref, les envies de gigantisme du dictateur l’ont conduit à commander une route qui traverserait tout simplement le Mont Faragas, histoire d’avoir un accès aux Carpates directement depuis la plaine en direction de Bucarest via Brasov. Pour construire la Transfagarasan, Il a fallu, en plus de nombreux travailleurs « volontaires », 6000 tonnes d’explosifs pour ce tronçon, dont le plus haut point culmine à 2030 mètres et pour une longueur de 120 km.

Les compatriotes qui me lisent vont bien rire, car question cols, tunnels et routes de montagnes, on régate en tête de peloton depuis bien avant l’invention de Rudolph Diesel ! N’empêche que les Roumains l’ont construit en 4 ans…. Mais c’était sûrement ça ou tchi-tchi !

Si vous êtes motorisé, en Roumanie et dans le coin, faites donc cette route chargée d’histoire et au parcours spectaculaire. Pour les amateurs, même __Top Gear est passé par là__, mais pas à la même vitesse….

La trace ici.

(Eh oui, il ne peut pas toujours faire beau en vacances)

Sur l’autre versant, par contre, beau temps, c’était dans le contrat.

Les bergers qui redescendent à l’automne, un des plus beaux troupeaux que j’ai pu voir durant ces vacances.

Arrivée en plaine, je me suis perdu sur une route qui devait être à l’origine un raccourci, et qui s’est transformé en 1 heure de 4×4 mémorable, à tel point qu’un fois de retour sur le goudron, je suis descendu me prosterner devant mon Defender, lequel m’a sauvé la mise une fois de plus.

A Curtea de Argeþ me voilà déjà au terme de mes découvertes roumaines. La route du retour se dessine désormais sur l’écran de mon GPS.

Sighisoara, le mythe s’effrondre

Helas, Dracula n’a pas existé ailleurs que dans l’imagninaire d’un écrivain écossais, qui en plus n’a jamais mis les pieds en Roumanie. Mais l’histoire de Dracula a pour origine inspiratrice à l’auteur, la vie de Vlad Tepes Dracul, un prince quelque peu sanguinaire et amateur d’empalage en série. Bon, il faut bien admettre que les humanistes n’étaient pas majoritaires à l’époque (vers le mileu du XV ème siècle), ceci expliquant le goût invétéré des puissants à voir griller, broyer, découper, saigner, empaler, tout ce qui n’était pas d’accord avec eux ou pas. Tout ça pour dire que je suis allé à Sighisoara, là où il est peut-être né….(Vlad Tepes pas Dracula). Oui c’et vrai, ça commence à faire un peu léger cette histoire, mais bon.

La maison où ce taquin de Vlad est peut-être né, est aujourd’hui un restaurant où on passe de la pop roumaine à 90 db et qui dispose d’une carte qui ne donne pas envie de manger. Je n’ai rien contre la pop roumaine qui donne des acouphènes, mais il faut reconnaître que dans le contexte moyenâgeux, ça fait un peu « canard WC ».

La ville haute et ses nombreux édifices majestueux valent bien sûr la peine d’y flâner un moment. Je vous conseille aussi la visite du cimetière allemand qui se situe tout en haut du site et qui est aujourd’hui en friche, c’est impressionnant.

La maison de Vlad, c’est celle qui a la façade jaune !

Sighisoara

Le cimetière allemand (visité en journée, pas folle la guêpe)

La Roumanie hors des routes

La Roumanie offre son lot de trésors cachés, pour autant qu’on s’engage dans les petits chemins évidement pas goudronnés. Minuscules villages au milieu de forêts denses, petites vallées où s’écoulent de magnifiques ruisseaux, étendues sauvages où les loups de Roumanie rôdent. Je ne vais pas mettre à disposition toutes mes traces, mais si vous passez vers un village nommé Neagra, il vous suffira de regarder en direction des montagnes et suivre cette track. Si vous chercher un bivouac loin du bruit, c’est par là. Un 4×4 est conseillé pour la montée.

A la poursuite de Dracula

Après la pénible Ukraine, me voilà dans les Carpates roumaines. J’ai commencé mon périple à Siret/RO juste après la frontière avec l’Ukraine. Siret est en fait l’ancienne capitale de la grande Moldavie (aujourd’hui Chisnau et la Moldavie a rétrécit dans tous les sens du terme). Bref c’est la même chaîne de montagnes et un sacré mélange de populations. D’emblée, la Roumanie semble bien plus accueillante. L’entrée est simple, il n‘y a pas de formalités débiles et elle ne dure pas trop longtemps malgré des fouilles systématiques pour les véhicules, la région étant sujette à un puissant trafic de cigarettes. Il faut juste payer une « Rovignetta » pour pouvoir circuler durant un temps déterminé en Roumanie. Pour 3 euros de taxe à payer, le douanier doit remplir un formulaire informatique en recopiant les données du véhicule, puis imprime deux pages qu’il faut signer ! Cela m’a rappelé les tunisiens qui devaient remplir à la main des documents sans fin pour les voyageurs détenant un simple GPS dans leur voiture. Mais ne nous moquons surtout pas car nous sommes tout à fait capable du même genre d’inutilité administrative sous nos latitudes, j’en sais quelque chose.

Bref, me voici dans les Carpates, chaîne de montages légendaire s’il en est. J’ai donc suivi les Gorges de la Bicaz, pour arriver au lac Rosso (Lac Rouge) et ses légendes locales. Un sentier assez facile permet d’en faire le tour. Vous pouvez suivre ma trace là. Les montagnes des Carpates ne sont pas très élevées et culminent à 2500 mètres environs. Il s’agit surtout de forêts de sapins dans lesquelles serpentes de petites routes sympas. Mais jusqu’à présent pas de trace de Dracula. On m’aurait menti ?

Je continue de chercher…

Lac Rosso, après un orage. Lugubre non ?

Forêts immergées ! Il ne doit pas être bien loin…

Pont

Rivière

et église…

Bon ben pas trouvé pour l’instant.

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