Mois : septembre 2011 (Page 2 of 3)

A la poursuite de Dracula

Après la pénible Ukraine, me voilà dans les Carpates roumaines. J’ai commencé mon périple à Siret/RO juste après la frontière avec l’Ukraine. Siret est en fait l’ancienne capitale de la grande Moldavie (aujourd’hui Chisnau et la Moldavie a rétrécit dans tous les sens du terme). Bref c’est la même chaîne de montagnes et un sacré mélange de populations. D’emblée, la Roumanie semble bien plus accueillante. L’entrée est simple, il n‘y a pas de formalités débiles et elle ne dure pas trop longtemps malgré des fouilles systématiques pour les véhicules, la région étant sujette à un puissant trafic de cigarettes. Il faut juste payer une « Rovignetta » pour pouvoir circuler durant un temps déterminé en Roumanie. Pour 3 euros de taxe à payer, le douanier doit remplir un formulaire informatique en recopiant les données du véhicule, puis imprime deux pages qu’il faut signer ! Cela m’a rappelé les tunisiens qui devaient remplir à la main des documents sans fin pour les voyageurs détenant un simple GPS dans leur voiture. Mais ne nous moquons surtout pas car nous sommes tout à fait capable du même genre d’inutilité administrative sous nos latitudes, j’en sais quelque chose.

Bref, me voici dans les Carpates, chaîne de montages légendaire s’il en est. J’ai donc suivi les Gorges de la Bicaz, pour arriver au lac Rosso (Lac Rouge) et ses légendes locales. Un sentier assez facile permet d’en faire le tour. Vous pouvez suivre ma trace là. Les montagnes des Carpates ne sont pas très élevées et culminent à 2500 mètres environs. Il s’agit surtout de forêts de sapins dans lesquelles serpentes de petites routes sympas. Mais jusqu’à présent pas de trace de Dracula. On m’aurait menti ?

Je continue de chercher…

Lac Rosso, après un orage. Lugubre non ?

Forêts immergées ! Il ne doit pas être bien loin…

Pont

Rivière

et église…

Bon ben pas trouvé pour l’instant.

Sur la route de Kiev, suite et fin

Pas si facile l’Ukraine. Mon arrivée à L’Viv avec mon Defender m’avait déjà valu la curiosité intéressée de la police de la route ukrainienne si réputée, que je redoutais la route qui m’attendait pour Kiev. J’avais raison. A chaque contrôle je me suis fait racketter. Heureusement, pas un seul de ces ripoux ne parle une autre langue que l’ukrainien, heureusement car souvent, las de ne pas se faire comprendre, ils laissent partir leurs victimes. Ayant pratiqué l’Afrique à plusieurs reprises, je ne peux pas dire que je n’ai pas l’habitude de ce genre de désagréments. J’ai presque toujours adopté l’attitude qui consiste à ne rien payer quitte à attendre deux heures à un barrage. En Afrique, ils se lassent vite, mais en Ukraine, ils deviennent vite menaçant. Afin de m’éviter des problèmes, j’ai revu mon trip en Ukraine, car après un rapide calcul, si je continuais mon chemin et en comptant l‘aller-retour, c’est pas moins de 1’500 km à la merci de ces voleurs qui m’attendaient, de quoi me faire des soucis une quinzaine de fois au minimum. Changement de programme donc, je quitte ce pays le plus vite possible et par les petites routes car il semble que la police en est absente, quoi que. Direction Sirat en Roumanie. Je réarticule mon dispositif comme disent les élus, vers un pays moins pourri. Dommage car je n’étais qu’à 300 km de mon but, à savoir Pripyat. Je reviendrai en avion, j’aurai ainsi bien moins d’ennuis….

Il n’empêche que ma visite de L’Viv m’a révélé que ce pays en piteux état semble vouloir avancer. Mais dans les faits, les vieilles habitudes sont bien là. La jeunesse a juste envie d’exploser, mais l’environnement ne s’y prête pas. Tout est délabré, ancien, pire même le neuf sent déjà le vieux. Mais le pire c’est la campagne, elle a 50 ans de retard. Des villages aux ruelles de terre poussiéreuses, des milliers de chiens errants, de petites maisons de bois chauffées au charbon, des kolkhoses de l’époque soviétique encore en activité et que l’on confondrait avec des usines abandonnées au milieu d’étendues de champs de blé, tant leur état est en ruine. Hormis une route principale reliant L’Viv à Kiev plus ou moins neuve, le réseau routier est dans le même état que celui de la Côte d’Ivoire et la police y est identiquement corrompue. Pas besoin d’aller à Pripyat pour photographier des ruines, il y en a partout. Bien sûr, les filles sont jolies, mais au-delà du cliché, cela suffira-t-il à faire démarrer ce pays. Un avenir lié à la prostitution ? Au crime organisé ? D’obscurs riches nantis se pavanent au milieu de pauvres gens qui circulent en charrettes. Pour peu, on se croirait en Inde tant les différence sont criantes. Pauvre Ukraine, dont la population décimée par les nombreuses guerres et une catastrophe nucléaire, a comme seul espoir l’arrivée de milliers de supporters enivrés, avides de matchs et de prostituées pas trop chères pour un Eurofoot, qui promet l’entrée de capitaux dans les poches des plus corrompus. La tâche est immense pour ceux qui y croient. Je quitte donc l’Ukraine avec un sentiment de tristesse pour ces gens, dont l’avenir n’a pas l’air de leur promettre une météo clémente.

Largement compréhensible aussi, le désintérêt croissant de la population pour la politique, à voir les affiches des candidats dont l’expression donne la fâcheuse impression que seule l’envie de se remplir les poches compte. Les Ukrainiens, aujourd’hui libres de leurs mouvements, aspirent simplement à vivre pour eux, Qu’importe l’état du pays, ce qui compte c’est soi-même et les siens,

Après tout ça, j’en suis finalement venu à me dire que si j’étais Ukrainien, je partirai.

Quelques images de la route menant à la frontière roumaine.

Eglise

Cimetière et poteaux électriques…

Lac dans la région frontalière des Carpates (Ukraine)

Immeuble adminsitratif

Eglise…

Uns des classiques de l’Ukraine

L’Viv, Ukraine

Après un passage de frontière sans trop de problèmes (seulement 2 heures), me voilà donc en Ukraine. Le changement est tout de même brutal avec la Pologne. Le niveau de vie est nettement inférieur. Des signes assez visibles ne trompent d’ailleurs pas, comme les chevaux qui tirent des charettes surchargées, des habitations en ruine mais habitées…., des routes si mauvaises qu’elles en sont dangereuses, des infrastructures complètement délabrées. Mais visiblement, la vraie plaie en Ukraine c’est la police de la route, corrompue et malheureusement présente partout, elle pratique le sport national; le racket. Pour l’instant je m’en suis pas trop mal sorti. On verra la suite.

Me voilà donc à L’Viv. Cette superbe ville, contient de nombreux monuments et un centre pédestre où il fait bon se promener. Des ruelles pavées regorgent de petits restaurants et autres bistrots où règne une super ambiance nocturne et d’innombrables jolies filles aux tenues kitch.

Cette ville va sans doute devenir un haut lieu du tourisme en Ukraine, car tout s’y prête. Un aéroport tout neuf vient d’être construit. Dès que des compagnies « low coast » s’y intéresseront, il y a fort à parier qu’on viendra faire la fête à L’Viv de loin à la ronde ! Investisseurs à vos marques…

Derrière l’Hôtel de ville

Place Rynok

Immeubles…

Przemysl, Pologne

La seule ville que j’aurai visité dans ce pays est Przemysl. Une histoire plutôt tumultueuse, en raison des nombreuses guerres qui se sont déroulées ici. La ville se remet gentiment de la domination des régimes communistes et s’occidentalise assez bien. Les magnifiques immeubles laissés sans entretien durant des décennies atteste de ce passé réçent.

C’est la dernière ville avant l’Ukraine, et de l’autre côté de la frontière, et là c’est une autre histoire.

Bivouac polonais

La Pologne n’étant certes pas le but de ces vacances, je l’ai traversé, sans encombre, sans même voir le moindre douanier. De fait, la frontière à Gorlitz/Allemange est inexistante dans le sens Allemagne-Pologne.

Une autoroute toute neuve traverse presque tout le pays en direction de l’Ukraine. Mais à 200 km de la frontière, finito ! Une route nationale super dangereuse, bordée de maisons, de garages automobiles, de champs cultivés et de restaurants routiers, remplace le confort monotone des autoroutes par un subtil mélange d’odeur de campagne, de gaz d’échappement et de feux de prairie. Vers la frontière Ukrainienne, avant la ville de Przemysl/Pologne, je suis sorti de la route de campagne pour un bivouac au bord de l’eau.

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