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Marillion, Sounds that can’t be made

C’est à chaque fois la même chose. Le temps défile -pour moi- un peu plus lentement dès qu’un nouveau Marillion s’annonce à l’horizon. Marillion, le plus que trentenaire, arrive encore à provoquer cette impatience si perceptible.

Mais il est finalement arrivé ce 17ème album studio. Fidèle à eux-mêmes, nos cinq génies ont partagé, via leur plate-forme internet, avec leurs fans la composition de l’album et proposé un extrait juste avant sa sortie (Power). Plus grand-chose d’original en fait, puisqu’ils pratiquent ainsi depuis plusieurs années.

Ce qui est toujours pareil, c’est le silence complet de la presse face à Marillion. Seuls les sites dédiés ou « spécialisés » écrivent sur eux, comme s’il était impossible aux généralistes d’en parler.

En fait, Marillion est prisonnier de son image, depuis les années 80’s (période Fish et le succès de Misplaced childhood). Pour illustrer mes propos, on peut comparer à d’autres groupes comme Van Halen ou AC/DC, qui souffrent des mêmes symptômes; leurs « chanteurs-leaders » sont partis depuis bien longtemps, mais rien n’y fait. Dans la mémoire collective, les groupes sont associés à leurs premières images et pour les fans de la première heure, il est impossible qu’ils fassent mieux qu’avant.

Pourtant chez Marillion, Steve Hogarth, le chanteur actuel, fait partie du groupe depuis plus de vingt ans, alors que Fish n’aura fait en définitive que 10 petites années avec, certes, des albums désormais historiques et une décennie devenue culte. Mais depuis 1989, date de leur séparation, Marillion a composé de véritables Chefs-d’œuvre comme Brave, Marbles ou plus récemment Hapiness is the Road. Ajoutons à cela l’habile développement d’une plate-forme commerciale via le net pour s’affranchir des majors. Mais voilà, toujours rien dans la presse. Marillion n’intéresse pas les élites journalistiques.

Mais vu la qualité de « Sounds that can’t be made » on pourrait presque se dire que les rédacteurs de l’actualité musicale sont de sacrés incapables, juste bons à chroniquer la musique sortie des usines à tubes. Comment passer à côté de ça…. 70 min de musique de haut niveau, 8 morceaux de choix, un album abouti, avec des passages énormes et quelques clins d’œil à leur passé, de vieux réflexes, mais si magiques avec le son d’aujourd’hui. Une chose est sûre, Marillion fait du Marillion. Comme dirait un célèbre comique,tant pis pour les ignorants. Cela dit, qu’ils passent à côté de cet album ne les fera guère souffrir, car finalement le monde de la musique est si vaste. D’ailleurs Marillion a-t-il besoin de reconnaissance ? Non. Chaque concert affiche complet et Marillion, comme ses fans se sont passés depuis longtemps de la couverture médiatique. L’essentiel est ailleurs.

Marillion: Sound that can’t be made, 2012.

Escapade burgonde (WE plein air 2, le retour)

En lieu et place d’un week-end sportif, le club des 5 a opté cette année pour un petit séjour en Bourgogne. Cette année, pas de trottinettes infernales, de nuits sous tentes, de marches forcées ou de tractions intégrales anglaises. Nul besoin d’être un historien titré pour se situer en Burgondie. A plus ou moins chaque visite de cave, l’autochtone, fier de sa région et de ses origines vous fera un rapide cours d’histoire, afin de vous rappeler où nous sommes et pourquoi le pinot règne en maître dans le secteur.

Parfois, notre accent trahissant nos origines, le Bourguignon encaveur ne peut s’empêcher de se remémorer de douloureux faits historiques, où il fut renvoyé à ses rupestres cuves vinaires, par de solides helvètes fermement décidés à en découdre. Mais laissons l’histoire à l’histoire et revenons-en à nos topettes.

Avec seulement deux petites journées à disposition, nous avons dû faire un choix quant aux caves à visiter. La première faisait suite à de bons souvenirs de 2004, où la dégustation d’un Santenay nous avait laissé les papilles en émoi. Nous y sommes donc retournés. Puis c’est au marché de Beaune et son magnifique centre-ville, que nous nous sommes rassasiés sur une terrasse ensoleillée. A Beaune, on peut dire que l’on mange plutôt bien à la Grilladine. Le menu bourguignon se laisse déguster, accompagné du nectar local, vendu certes un peu cher. Les prix suscitent parfois le débat autour de la table, mais ne changent pas le goût heureusement. Mais les prix pratiqués rendent le vin élitiste dans les restaurants, dommage.

La deuxième demi-journée, consacrée aux Côtes-de-Nuit n’aura pas été vaine. Le Nuit-Saint-Georges tient ses promesses, celles de bonheurs gustatifs et de réjouissances culinaires.

Ach la France….

Fin de service pour le Nostromo

Le ronronnement caractéristique du Nostromo mut par son fabuleux TD5 ne raisonnera plus autour de chez moi. Une page importante de ma vie mécanique se tourne. Voilà presque 10 ans, je faisais une acquisition un peu folle. Un –ou une- superbe Land Rover Defender 110, station wagon, avec l’idée de voyager loin. 10 ans plus tard et une préparation « raid » de base, j’ai fait à peu près tout ce que j’espérais avec cette fabuleuse machine: Tunisie, Maroc, Sahara occidental, Mauritanie, Jordanie, Syrie, Turquie, Grèce, Grande-Bretagne, Écosse, Irlande, France, Ukraine, Pologne, Roumanie, quelque 75’000 km de vacances. Certes pas toujours comme je l’aurais espéré, la vie ne nous laisse pas si facilement réaliser nos rêves dans leur entier, heureusement peut-être.

Le Nostromo va permettre aujourd’hui à d’autres d’accéder à de fabuleux endroits comme seules les 4 roues motrices issues du « Fine British Engineering » permettent de le faire. Bien sûr je ne renonce pas à « l’usage de ce monde », mais je vais désormais le faire différemment.

C’est une époque que je vois s’en aller, en regardant une dernière fois le Nostromo, le cul tourné à son désormais ancien port d’attache. Nos chemins se séparent ici. Toute ma vie je reverrai dans mes souvenirs les pistes magnifiques du Banc d’Arguin, de Grand Erg Oriental, du Wadi-Rum ou du Guelb El Richat. Sa silhouette légendaire et indémodable aux lumières de bivouacs merveilleux. Je me souviendrai de ces nuits magiques à l’abri des éléments et de tant de ciels étoilés, couché sur sa galerie.

Bonne route….

et un petit souvenir animé:

Classic days (Landeron Classic 2012)

On le sait le temps passe, les choses changent, nous échappent, un peu comme l’eau de source que l’on tente en vain de garder dans ses mains. Pour la majorité d’entre-nous, les souvenirs d’une époque heureuse ou bénie hantent nos esprits. Mais on peut aussi être nostalgique d’un temps que l’on n’a même pas connu mais dont on aurait tant aimé en être. Par idéal ou qui sait, par méconnaissance.

Les passionnés de voitures anciennes sont souvent nostalgiques de l’époque de leurs vénérables mécaniques. C’est ce que j’ai pu constater au Landeron Classic, rassemblement sans équivalent de voitures anciennes (jusqu’à 1978) dans le cadre splendide du vieux bourg du Landeron. Habillés d’époque, certains participants ont vraiment donné l’impression qu’on avait changé de temps.

Ajoutons à cela que la technologie actuelle de l’image donne très facilement à chacun la possibilité de transformer sa photo en cliché noir-blanc, granuleux aux bordures troubles et jaunies. Des centaines de ces images sont ainsi diffusées sur la planète web, s’incrustant peut-être pour toujours dans l’autre dimension, celle du numérique.

Ainsi les souvenirs neufs de notre passé ont de l’avenir…

La galerie photos du Landeron Classic, édition 2012

Quelle année pour cette image ?

Duran Duran

On a tous un point faible. Moi c’est Duran Duran. Oui, je l’avoue c’est plus fort que moi, je tape du pied chaque fois que j’entends les lignes de basse aguicheuses de John Taylor ou les vocalises de Simon Le Bon. C’est mon côté pop que j’essaie d’enterrer depuis si longtemps. Je dirai même que Duran Duran a du pouvoir sur mon inconscient; en trois notes il me transporte instantanément à travers le temps, dans une chambre d’adolescente que je fréquentais jadis. Me voilà revenu à une époque insouciante et légère, percevant la mélodie de « the Reflex » sortant d’un JVC grésillant et sans basse. Posters aux murs, mon amoureuse d’alors avait les yeux brillants d’admiration en regardant John Taylor et sa coupe de cheveux improbable, en susurrant à mes oreilles Hungry like the wolf. Mais qu’est-ce qui provoquait une telle passion hystérique chez les sujets femelles adolescentes de la race humaine à chaque fois qu’apparaissaient, sous quelques formes que ce soit, les « Fabulous five » ? Je n’ai jamais vraiment trouvé (ni cherché) de réponses à tout ça, mais j’ai souvenir qu’il fallait être inventif pour épater les filles, obnubilées qu’elle étaient par la parfaite esthétique des Duran Duran. De fait, le seul constat que l’on pouvait en tirer, c’est que contrairement à ce que disaient les curés de campagne, nous ne sommes de loin pas tous égaux.

Vers la fin des 80’s, je dois confesser que le sort de Duran Duran m’importait peu. Voyant au loin la sortie mon adolescence, je m’étais déniaisé de la pop servie par nos nouvelles « radios libres » d’alors et j’étais bien plus passionné par d’autres courants que celui de groupes dont la principale activité est de remplir des stades de gonzesses plus ou moins prêtes à tout -ceci dit, soyons bon joueur, relevons la performance-.

Pour les méticuleux, l’histoire de ce groupe est évidement remplie de moult rebondissements, séparations – reformations – re-séparations et autres projets solos plus ou moins heureux. Bref les ingrédients d’un vrai groupe comme il se doit. Je ne vais donc pas développer l’histoire de Duran Duran, d’autres l’ont très bien fait ici.

Question albums, en 1990, j’avais mis trente balles -une fortune à l’époque- dans le best of Decade, que j’écoutais en cachette pour m’éviter les railleries de mes potes d’alors, plutôt nourris à la culture rock prog. Puis, j’avais même acquis Big Thing (avec du retard). En 1994, je découvrais un live acoustique absolument génial sur MTV (unplugged), malheureusement jamais sorti officiellement en DVD ou autres, mais qui me révèlera un peu tardivement que Duran Duran c’est aussi d’authentiques musiciens talentueux. D’ailleurs, en suivant ce lien, vous assisterez à une belle performance « accoustique sur Come Undone avec la regrettée choriste et chanteuse Lamia.

C’est tout personnel, mais Duran Duran est à l’origine de quelques perles comme l’incroyable et méconnue « My Antartica » ou encore « Do you believe in shame ».

Ce que j’aime chez eux, c’est qu’alors qu’ils étaient des mégas stars planétaire, ils ont pris une direction musicale bien plus expérimentale qui leur a fait perdre à peu près 80 % de leurs fans dans les années 90’s. John Taylor aura été le plus prolifique en matière de projet solo. Je pense à Neurotic Outsiders, groupe formé avec Steve Jones un ex-Sex-Pistols et Duff Mc Kagan ex Guns n’Roses. Un seul album, mais une sacrée démonstration de rock pour un bassiste à groupies.

Cela dit, Duran Duran est revenu en force en 2011 avec un nouvel album et surtout une vidéo qui arrache sévère sur la dure vie des mannequins et leur dépendances au luxe. Après les stades de groupies des 80’s, place aux mannequins délurés dans des palaces de luxe et champagne pour tout le monde. Ah il a l’air malin notre curé de campagne. Non vraiment, on est de très loin pas tous égaux. Le titre Girl panic et sa vidéo finalement assez drôle, en disent long sur le sujet.

En novembre 2011 à Klosters/GR, je suis allé voir Duran Duran pour la première fois de ma vie. Le groupe se produisait dans un festival pour riches, sur fond de concours de polo sur glace (si c’est vrai, même moi je n’aurai pas pu l’inventer!). En sortant de ce concert, je me suis fait cette réflexion; Si à 50 balais j’arrive à faire les choses que j’aime avec un sourire identique à celui que John Taylor arborait ce soir-là en jouant de la basse, j’aurai probablement réussi à donner un vrai sens à mon existence.

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