A contrario de l’arbre plus que centenaire, le boîtier numérique a une vie relativement courte. Dans la préhistoire de la photographie, le bon vieux argentique, bien manuel, « durait » plus longtemps et rassurait son utilisateur, sûr de lui, sûr de son fait….convaincu quoi ! Mais voilà, l’an 2000 est arrivé et les boîtiers numériques et ceux qui les développent ont changé la donne, à l’instar de ce qui se passe dans notre monde. Une excellente machine se voit expédiée à l’âge de pierre numérique en quelques mois par des amateurs (et autres super pros) assoiffés d’avancées technologiques. C’est un peu comme ça dans notre monde, un jour au sommet, le lendemain au fond du trou à se faire enterrer vivant par ses anciens amis, ou ceux que l’on considérait jusqu’à lors comme tels. Mais revenons à ce vieil arbre en bois dur, bien plus que centenaire et qui a vu passer des générations d’hommes, s’évertuant à faucher ce coin de paradis où il réside, n’est-il pas le témoin, bien involontaire de nos actes imbéciles, manqués, ou même parfois victorieux, et qui à l’échelle de son temps, ne représentent finalement rien. Le silence de cette pâture est si loin des tourments de ce monde. Isolé au milieu de cette immense clairière, il est maintenant si vieux, qu’on peut le traverser physiquement. Une partie de son bois mort a laissé un trou béant qui permet en un geste, de passer sous trois cent ans de lignification et de se dire au passage, que malgré cette décadence apparente, il a toutes les chances de nous enterrer et peut-être même nos descendants. Dans deux cent ans, sa souche suscitera encore l’admiration, alors que nous autres…… En fixant dans le temps un arbre tri-centenaire avec une technologie qui dure aussi longtemps que l’éphémère du matin, il y a là un paradoxe qui suggère de longues heures de réflexion. Bref, tout ça pour dire que je suis comme tout le monde et que je vais changer de boîtier, pour un meilleur, un-plus-mieux-bien-et-tout-et-tout !

Comme il me manquait dans ce blog un galerie d’été, c’est maintenant corrigé avec les derniers coups de miroir de mon reflex numérique super démodé. C’est là !